« Emmanuel Macron tente de mystifier les Africains » explique le collectif Sortir du Franc CFA dans un communiqué adressé à la presse suite à l’annonce stupéfiante, d’Emmanuel Macron souhaitant annuler la dette africaine.
« Le Président Macron est visiblement prêt à tout pour tenter de manipuler les Africains. Ainsi, lors de sa dernière allocution télévisée du 13 avril dernier à propos du coronavirus, il n’a pas hésité à promettre l’effacement massive de la dette des pays africains pour leur permettre de faire face au Covid-19. Problème, les pays africains, ceux de la zone franc CFA du moins, n’ont pas de dette vis-à-vis de la France. Au contraire, c’est la France qui doit de l’argent à l’Afrique. En effet, depuis les indépendances dans les années 60, les 15 pays de la zone franc CFA ont versé à la France jusqu’à 65% de leurs réserves de change sur un compte d’opérations détenu par le Trésor Public français » explique le collectif qui poursuit :
« Grâce à notre mobilisation sans relâche, le 21 décembre 2019, le Présidents Alassane Ouattara au nom de ses pairs au sein de l’UEMOA et Emmanuel Macron avaient officiellement annoncé la fin factice du franc CFA et la fermeture définitive de ce compte d’opérations largement excédentaire en milliards d’euros. Tant que ces fonds ne sont pas restitués, la France en situation débitrice nette à l’égard des Etats africains qui utilisent cette monnaie coloniale, le franc CFA.
Pour cette raison, les déclarations du Président français n’étaient que pure communication et ne reposaient sur rien. D’ailleurs, deux jours plus tard, dans une interview exclusive accordée à RFI, Emmanuel Macron a notablement modifié ses propos en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’annulation mais d’une demande de moratoire sur les dettes à l’égard de l’Afrique formulée par les pays du G20.
Ensuite, le coup de grâce sera donné par le député de la 9ème circonscription des Français établis hors de France M’jid El Guerrab, finissant ainsi de discréditer totalement les paroles du Président Macron. L’histoire se déroule en direct sur les réseaux sociaux lors de l’audition filmée du Ministre français de l’Economie et des Finances Bruno le Maire. Interrogé par ce parlementaire sur les déclarations du Président français, le ministre a répondu qu’il n’est pas question d’annulation de dettes pour les pays. Et ce dernier de rajouter qu’il n’existe aucun projet spécifique d’annulation de dettes pour l’Afrique. Il s’agit en réalité d’une initiative de la communauté internationale pour un moratoire de 32 milliards de dollars pour les 76 pays les plus pauvres de la planète.
Bien sûr, l’Afrique est un continent endetté jusqu’au cou. Au Sénégal par exemple, Macky SALL a considérablement endetté son pays pour financer ses projets jugés loufoques par la population comme la construction d’une ligne de TER illusoire. Devenue hors de contrôle, cette dette africaine est détenue par la Chine à hauteur de 40 % et par des capitaux privés. En effet, après avoir quasiment évincé la France en Afrique subsaharienne, la Chine, en fin stratège, a choisi l’option de l’endettement massive pour mieux tenir en laisse les Etats africains.
En définitive, le Président Macron a fait ces déclarations uniquement pour donner le change : énième pirouette pour détourner en vain la colère des Français après s’être montré incapable de les protéger efficacement contre le Covid-19 »
À sa création en 1945, franc CFA signifiait «franc des colonies françaises d’Afrique». Après les indépendances des années 1960, le nom avait déjà évolué pour devenir «franc de la Communauté financière africaine», pour les huit pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Mais ce nom restait perçu comme un symbole post-colonial.
Le FCFA va prochainement devenir l’«Eco», qui est en fait le nom choisi pour la future monnaie unique des 15 pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
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