Les pays européens sont loin d’être égaux devant l’épidémie de covid-19. L’examen des chiffres arrêtés au dimanche 19 avril est édifiant. Il amène inévitablement à s’interroger sur la façon dont les différents pays d’Europe ont réagi face à cette situation.
Données du 19 avril 2020 à 0h00 GMT
Ce que disent ces chiffres :
1 – Au sein de l’UE et au vu des taux de perte Covid-19 exposés ci dessus, un citoyen UE a 245 fois plus de « chances » de décéder en Belgique (décès 490/M d’h), qu’en Slovaquie (décès: 2/M d’h)
2- Dans les grands ensembles géographiques européens considérés ci dessus, un citoyen a de 30 à 60 fois plus de « chances » de décéder en UE de l’Ouest qu’en UE de l’Est.
Question : Qu’est ce donc qui a conduit à de telles différences entre 9 pays de l’UE de l’Ouest et le reste de l’Europe ?
Réponse: Une conjonction de plusieurs facteurs dont les trois principaux semblent être les suivants :
1 – Tous ces pays à l’exception de l’Irlande, moins affectée, sont des pays de grands brassage de populations (tourisme, affaires, échanges commerciaux, conférences et transit du transport international), qui ont beaucoup trop tardé à fermer leurs frontières et qui ont, pour la plupart, pris cette épidémie à la légère, lorsqu’elle a pris pied en Europe.
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-regrets-des-elus-depuis-le-premier-tour-des-elections-municipales_3887843.html
Un à deux jours de retard dans la réaction initiale se traduit par une explosion du nombre de cas qui conduit inévitablement à une explosion du nombre de décès.
2 – Excès de confiance en soi, retard encore dans la préparation logistique à la « guerre » (masques, respirateurs, tests, scanners, lits de réanimation, équipements de protection en tout genre) et refus délibéré, pendant trop longtemps, d’utiliser des moyens qui existaient et qui auraient pu limiter le bilan humain (capacité de tests des laboratoires vétérinaires, traitement à la chloroquine par les médecins de ville, etc.). Faute d’avoir pu disposer des moyens pour élaborer une stratégie efficace, les gouvernances de ces 9 pays ont été contraintes d’adopter la stratégie de leurs moyens qui consistait à « naviguer à vue pour gérer la pénurie » et à adapter leurs discours aux circonstances:
Il est sidérant d’apprendre que le port du masque, déclaré inutile (parce que nous n’en avions pas) lorsque l’épidémie montait, sera recommandé, voire imposé en période de déconfinement.
3 – Refus d’adopter, dès le départ de l’épidémie, la stratégie qui avait bien réussi ailleurs et qui était recommandée par l’OMS dès le 17 mars: «Test, Test, Test».
Le ministre de la Santé français, lors de sa conférence de presse du 19 avril, a répondu en disant qu’il ne pouvait être question de tester les 67 millions de français. Ceci prouve qu’il n’a rien compris aux préconisations de l’OMS, appliquées avec un grand succès par l’Allemagne. Personne n’a jamais proposé un dépistage généralisé des populations, mais un dépistage massif « ciblé »: celui d’ailleurs que nous allons finir par adopter, mais beaucoup trop tard, pour la période de déconfinement.
Ciblé veut dire que l’on met, dès le départ de l’épidémie, l’effort maximum de test sur les régions, voire sur les villes qui sont les plus gros foyers d’infection. Ciblé veut aussi dire que l’on trace et que l’on teste l’entourage de tous les cas positifs détectés, chose qui n’a pas été assez faite en France. Voilà ce que disait le directeur de l’OMS le 17 mars dernier à Genève : « Testez chaque cas suspect de COVID-19. S’ils sont positifs, isolez-les et découvrez avec qui ils ont été en contact étroit jusqu’à deux jours avant l’apparition des symptômes et testez également ces personnes ».
La conférence de presse française du 19 avril nous a présenté des gouvernants très satisfaits de leur bilan pour la gestion de cette épidémie. Jetez un dernier coup d’œil au tableau ci dessus et sur la chronologie de l’épidémie et posez vous la question: L’exécutif français a-t-il été à la hauteur ?
Général (2s) Dominique Delawarde
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “L’Europe (et l’UE) face au covid-19 : la cruelle réalité des chiffres”
[…] (et l’UE) face au covid-19 : la cruelle réalité des chiffres ► http://www.breizh-info.com/2020/04/20/141950/covid-coronavirus-europe/ […]
[…] (et l’UE) face au covid-19 : la cruelle réalité des chiffres ► http://www.breizh-info.com/2020/04/20/141950/covid-coronavirus-europe/ […]