Le Tour de France va donc avoir lieu en 2020. Mais plutôt qu’au mois de juillet, il se tiendra du 29 août au 20 septembre pour cause de pandémie et de confinement, alors même qu’à cette période, nous devrions pourtant ne plus être confinés. Mais au-delà de cet aspect sanitaire, on se demande pourquoi, comme d’autres épreuves du World Tour, le Tour de France n’a tout simplement pas été annulé pour 2020.
Car le Tour de France fin août, c’est comme une Coupe du monde de football au Qatar, cela n’a aucune saveur, cela ne devrait pas exister !
Le Tour de France, c’est une institution du mois de juillet. Les marées humaines de vacanciers et d’amoureux du cyclisme en bord de route. Les apéritifs jusqu’à pas d’heure. Les rencontres amicales autour d’un lacet en montagne, dans un hameau en campagne. Les villages départ et arrivée qui font la joie de petits et grands.
Le Tour de France en juillet, c’est l’occasion pour toute la France d’assister gratuitement à un évènement sportif majeur, ce qui n’existe quasiment plus aujourd’hui. Devant la TV, au bord des routes, des millions de gens vibrent en regardant les prouesses de héros des temps modernes quand ils veulent bien, sans calculer (ce qui arrive tout de même de moins en moins) se lancer dans des chevauchées dures, héroïques, pour l’amour d’un maillot à pois, d’une gloire journalière à l’occasion d’une victoire d’étape, ou tout simplement, pour apporter du bonheur à un public qui transmet cette passion du cyclisme de génération en génération.
Et voici qu’ils voudraient nous coller ça en pleine rentrée. Alors que les familles seront déjà durement éprouvées de n’avoir pas passé l’été et les vacances dont elles rêvaient, barrières sanitaires et mesures sécuritaires obligent dans un pays qui accepte la soumission sans broncher à un gouvernement pourtant responsable d’une crise majeure.
Un Tour qui s’élancera alors que ces familles navigueront entre fin des vacances scolaires, préparation de la rentrée, et perspectives d’avenir incertaines, que ce soit professionnellement, économiquement, pour beaucoup de ces Français durement frappés par la crise qui pointe le bout de son nez du fait du sabordage en règle de notre économie.
Un sabordage par ceux qui décident de maintenir le confinement sans tester les gens, sans produire des masques comme une économie de guerre l’exigerait, sans régionaliser le déconfinement comme la logique l’appellerait, sans jamais se remettre en question, en ne fonctionnant qu’au jour le jour, et sans savoir vraiment où l’on va.
Non vraiment, le Tour de France 2020 fin août, c’est une aberration. Un changement profond, pas amené à se répéter certes, mais dont on se doute bien qu’il est réalisé uniquement pour des questions de fric, toujours de fric. Comme certains ont mafieusement attribué une Coupe du monde de football au Qatar, pays dont le palmarès au niveau du football n’est pas proportionnel à son influence dans le monde pourri du football moderne.
« Je n’ai aucune crainte sur le retour sur investissement de ce Tour », avance même le pourtant génial Marc Madiot, manager de la formation Groupama-FDJ et directeur de la Ligue nationale de cyclisme, manifestement plus dans la peau d’un homme d’affaires que d’un amoureux du Tour de France en faisant ce type de déclaration.
Pas un mot sur la Vuelta, qui subira les conséquences de ce décalage puisque devant initialement partir mi-août. Pas un mot sur les autres courses repoussées ou annulées. Et finalement, cette sensation étrange, pour l’amateur de cyclisme, pour celui qui aime son Tour en juillet, de se faire voler une partie de son patrimoine.
Une Coupe du monde de football au Qatar, un Tour de France fin août, des réflexions autour d’une Ligue mondiale de rugby pour remplacer la Coupe d’Europe…
Déjà qu’il ne nous reste plus grand chose pour s’aérer l’esprit, mais même ça, ils nous le prennent et le sacrifie sur l’autel du pognon…Triste époque.
YV
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