Face à l’afflux de migrants sur son sol, la Libye a expérimenté une nouvelle méthode : renvoyer une partie des clandestins dans leurs pays d’origine.
La Libye refuse les débarquements de clandestins
En Libye, la gestion des migrants par les autorités a pris un nouveau tournant. Ainsi le gouvernement libyen reconnu par les Nations unies à Tripoli a-t-il refusé d’autoriser le débarquement des migrants arrêtés en mer et renvoyés sur le territoire libyen par ses navires de gardes-côtes.
Si, le 9 avril dernier, les gardes-côtes libyens ont arrêté environ 280 migrants en Méditerranée tandis qu’ils cherchaient à rejoindre l’Europe, les autorités leur ont adressé une fin de non-recevoir en n’autorisant pas l’arrivée de ces clandestins sur le territoire libyen. Une décision qui serait justifiée par le fait que des combats ont lieu autour de Tripoli, selon une explication fournie par l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations), affiliée à l’ONU.
L’OIM a notamment déclaré qu’« en raison de l’intensité des bombardements, les autorités compétentes de Tripoli avaient déclaré leurs propres ports maritimes fermés et peu sûrs ».
? Breaking News: #Libya Considers Its Ports Unsafe for Disembarkation of Migrants.
Approximately 280 migrants intercepted today and returned to Libya, remain on the overcrowded coast guard vessel, as Libyan authorities refuse to let them disembark.https://t.co/k863cEu3FD
— IOM Libya (@IOM_Libya) April 9, 2020
Malgré leur détention à bord d’un navire dans le port de Tripoli, des dizaines de migrants ont réussi à prendre la fuite le 10 avril compte tenu du chaos régnant aux alentours. Peu après, environ 200 migrants du groupe ont été appréhendés par les autorités dans leur tentative de s’échapper. Ils ont ensuite été transférés dans deux centres de détention.
Des migrants renvoyés dans leurs pays d’origine
Par ailleurs, le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) a cependant déclaré le 14 avril que les ports libyens n’avaient pas été fermés comme l’OIM l’avait prétendu, ajoutant de la confusion à la situation. Selon le HCR, il s’agirait simplement d’une décision des gardes-côtes libyens d’avoir refusé le débarquement des migrants. Dans le même temps, l’Italie et Malte ont classé leurs ports comme fermés en raison de la pandémie de coronavirus.
Une pandémie qui ne freine pas pour autant les velléités des migrants puisque, au titre de la seule semaine dernière, plus de 1 000 d’entre eux auraient quitté les côtes libyennes afin de traverser la Méditerranée et 500 ont été interceptés.
Par ailleurs, les autorités libyennes basées dans l’Est du pays ont renvoyé 236 migrants africains illégaux dans leurs pays d’origine durant cette même semaine dernière, à savoir le Soudan, le Tchad, le Nigeria, le Ghana, le Mali, l’Éthiopie et la Somalie. Actuellement, la Libye compterait plus de 650 000 immigrés clandestins sur son sol dont 6 000 placés dans des centres de détention.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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