Le Royaume-Uni attire toujours autant les migrants, dont les interpellations devant les côtes britanniques dans de petites embarcations clandestines se poursuivent malgré la pandémie de coronavirus.
Royaume-Uni : encore des migrants, toujours des migrants
Coronavirus ou pas, Brexit ou pas, la Manche continue de voir des embarcations de migrants rallier le Royaume-Uni depuis le continent. Dernières arrivées en date, dimanche 12 avril, lorsque quatre bateaux transportant 72 migrants ont été interceptés par les autorités britanniques au large du comté du Kent, situé à l’extrémité sud-est de l’Angleterre. Des migrants dont une partie a déclaré être originaire d’Irak, d’Iran et de Syrie. Par la suite, ils ont été débarqués à Douvres pour y subir des examens médicaux avant d’être transférés aux services de l’immigration afin que leurs cas soient étudiés.
Malgré la collaboration affichée entre les polices frontalières britanniques et françaises, force est de constater que les passeurs de migrants poursuivent leurs activités. Le renforcement des patrouilles sur les plages françaises ou l’utilisation de drones ne parviennent pas à enrayer les rotations à travers le Channel.
Du côté du ministère de l’Intérieur britannique, on affirme que les personnes qui tentent d’entrer au Royaume-Uni à bord de petits bateaux sont « généralement originaires de France ».
Coronavirus, immigration : la France inefficace ?
Ces arrivées du 12 avril ne sont donc pas un cas isolé. Les jours précédents, 130 migrants étaient également interceptés en Manche à bord de petites embarcations. Dont 63 individus via quatre bateaux pour la seule journée du 7 avril. Depuis le début de l’année 2020, le Royaume-uni fait état de 630 migrants arrêtés en mer.
Outre ces arrestations, se pose également la question du dépistage du coronavirus parmi ces migrants illégaux débarqués sur le sol britannique. À ce jour, aucune confirmation de tests de ces clandestins n’a été formulée selon la presse anglaise tandis que le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir placé les demandeurs d’asile en observation pour détecter les symptômes du virus et isoler les cas suspects. Une stratégie critiquée (et critiquable) lorsque l’on sait que certains migrants provenaient de camps français où le coronavirus circulait. Voici deux semaines, il s’est avéré qu’au moins trois migrants dans les camps de Calais et de Dunkerque, où vivent environ 1 500 personnes, avaient été testés positifs au Covid-19. Avec les risques de propagation que l’on imagine.
Enfin, la question de l’efficacité des forces de l’ordre françaises a été posée par la députée conservatrice de Douvres, Natalie Elphicke : « Le confinement de la France signifie que les gens ont besoin d’une permission pour promener leur chien. Alors comment se fait-il que des centaines de migrants puissent encore s’entasser dans de petites embarcations et rejoindre illégalement la Grande-Bretagne ? » On se pose également la question de l’autre côté de la Manche…
AK
Crédit photos : DR (Photo d’illustration)
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