Où en est le Conseil régional de Bretagne quant aux mesures exceptionnelles mises en place pour venir en aide à l’économie bretonne ? Faisons le point.
Coronavirus : le Conseil régional à la hauteur ?
La dernière session du Conseil régional de Bretagne (B4) a eu lieu dans des circonstances un peu particulières. Le jeudi 9 avril dernier, l’habituel hémicycle de Courcy est resté fermé et les débats ont eu lieu en audioconférence. N’étaient présents dans un bureau du siège administratif de la Région que le président Loïg Chesnais-Girard (PS), le président de la commission finances, le rapporteur général du budget et les présidents des groupes politiques de l’assemblée régionale : les 76 autres conseillers régionaux ont participé à la session depuis chez eux, confinement oblige.
Outre ce contexte spécial, que retenir de ces débats ? Ils ont permis de voter les principales décisions modificatives au budget 2020 et les crédits supplémentaires liés au plan d’urgence de 103,8 millions d’euros annoncé le 24 mars pour venir soutenir les entreprises et associations bretonnes. Depuis cette date, ce sont plus de 30 millions d’euros qui ont déjà été versés, soit un montant dix fois supérieur à celui de 2019 sur la même période.
Un « pass relocalisation » pour la Bretagne
Parmi ces dotations, relevons celle de 250 000 euros attribuée sous forme d’avance remboursable à la société NG Biotech basée à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine). Celle-ci a en effet mis au point un test sérologique rapide de l’infection au coronavirus et a été retenue par le ministère des Armées pour produire en nombre des kits de dépistage. Dans le même temps, une subvention de de 50 000 euros a été accordée à la société Lessonia de Saint-Thonan (Finistère) afin qu’elle puisse réorienter sa production vers du gel hydroalcoolique.
D’autre part, les élus du Conseil régional se sont engagés, lors de cette session, en faveur d’un « pass relocalisation ». Il s’agit ici de permettre d’accompagner les entreprises à réinstaller leur activité sur le territoire breton. Si l’intention est louable, on peut en revanche sérieusement douter de l’efficacité réelle d’un tel pass.
Le détail des mesures d’aide de la Région Bretagne
À partir de cette enveloppe de 103,8 millions d’euros, le Conseil régional a prévu d’aider les association à hauteur de 5 millions d’euros. Et d’attribuer 25 millions d’euros pour le financement des annulations de manifestations associatives. Par ailleurs, la Région apporte un soutien de 10,5 millions d’euros aux TPE, micro-entreprises, artisans et commerçants au travers du Fonds national de solidarité d’un milliard d’euros mis en place par le gouvernement.
Les PME bretonnes de plus d’un an en proie à des difficultés dues à la crise économique vont aussi pouvoir bénéficier d’un « prêt rebond » à taux zéro, compris entre 10 000 et 200 000 euros (enveloppe de 5 millions d’euros). Enfin, en partenariat avec Bpifrance, le Conseil régional va permettre un accès élargi au crédit par les entreprises. Une somme d’avances remboursables évaluées à 50 millions d’euros doit être versée rapidement.
L’Agence régionale de Santé en question
Autre point notable de cette session du 9 avril, la question de l’ARS (Agence régionale de Santé) et de son directeur général Stéphane Mulliez. Si le député LR de Loudéac et conseiller régional Marc Le Fur avait demandé à ce que ce dernier soit auditionné par les élus de la région pour mettre les choses au clair sur la situation sanitaire en Bretagne, Loïg Chesnais-Girard a refusé l’idée, jugeant que « le moment n’est pas opportun ». En toile de fond de cette requête, la gestion des commandes et des stocks de masques et de gel hydroalcoolique par l’ARS Bretagne.
Une volonté d’auditionner Stéphane Mulliez partagée par le Rassemblement national. Selon Gilles Pennelle, chef du RN en Bretagne, « ce Monsieur a des comptes à rendre. L’ARS a failli ». Il ajoute : « Nous aurions dû avoir cette audition du directeur général de l’ARS. Elle a été obligée de mendier à des entreprises du matériel de protection comme des blouses afin d’équiper les hôpitaux ! Et nous aurions pu aussi évoquer les lits qui ont été fermés dans les hôpitaux bretons ». Gageons que ce temps des explications finisse par advenir, tôt ou tard.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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