Une étude sur l’efficacité des masques chirurgicaux et en coton lorsque son porteur tousse a de quoi inquiéter sur leur capacité à contenir les gouttelettes contaminées par le coronavirus.
Des masques incapables de protéger du coronavirus
Plus que jamais, le doute est de mise concernant l’efficacité de certains types de masques pour se protéger du coronavirus. Tandis que les initiatives pour proposer des masques en coton à la population française se multiplient et que des masques chirurgicaux ont été commandés en masse, notamment 500 000 unités par le Conseil régional de Bretagne livrés à Rennes le 8 avril, une nouvelle étude remet franchement en cause leur utilité. Du moins lorsque qu’un individu positif au Covid-19 tousse !
Une équipe de chercheurs sud-coréens a ainsi réalisé une série de tests dont les résultats ont été publiés le 6 avril dans la revue Annals of Internal Medicine et portant sur différents types de masques, à savoir les chirurgicaux et ceux en coton. Et, lorsqu’ils ont demandé à quatre patients de tousser à plusieurs reprises avec et sans masque, il s’est avéré, en mesurant la charge virale à l’intérieur et à l’extérieur de ceux-ci que « ni les masques chirurgicaux ni ceux en coton ne filtrent efficacement le SRAS-CoV-2 lors de la toux des patients infectés » selon les scientifiques.
Par ailleurs, à la suite de ces tests, les chercheurs ont relevé une contamination plus importante sur les surfaces externes que sur les surfaces internes des masques. Les caractéristiques aérodynamiques du masque peuvent expliquer cette constatation. Un jet turbulent dû à une fuite d’air sur le bord du masque pourrait alors contaminer la surface extérieure. Des observations qui confirment l’importance de l’hygiène des mains après avoir touché la surface extérieure des masques.
FFP2 et FFP3 comme seuls types viables ?
La particularité du Covid-19 est en effet la petite taille des particules capables de le transporter par rapport au SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) qui avait sévi en 2003. Si, pour ce dernier, la taille des particules était évaluée entre 0,08 et 0,14 μm, des particules de Covid-19 comprises entre 0,04 à 0,2 µm peuvent pénétrer les masques chirurgicaux selon des études précédentes.
Dans ces conditions, bien que l’action anti-projection des masques chirurgicaux et en coton est en partie effective et limiterait ainsi la distance de dissémination des gouttelettes par les personnes contaminées par le coronavirus, les porteurs de ces types de masques sains doivent en revanche être sur leurs gardes face au risque de voir les microparticules aéroportées émises par un malade franchir la barrière constituée par l’objet.
Plus généralement, tant que des zones d’ombre perdureront sur l’efficacité des masques chirurgicaux comme sur celle des masques en coton encore plus perméables, on regrettera que la France n’ait pas disposé sur son sol des quantités de masques FFP2 et FFP3 nécessaires pour protéger correctement sa population, du médecin en première ligne au citoyen lambda se rendant faire ses courses la peur au ventre car ayant des doutes sur la qualité de sa protection.
Enfin, terminons par un bref rappel sur les caractéristiques des différents types de masques FFP :
- FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 22 %).
- FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur< 8 %).
- FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 2 %).
AK
Crédit photo : DR (Photo d’illustration)
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