Les conseillers bancaires qui essayent de convaincre leurs clients d’investir leurs assurances-vie en unité de compte libellés en actions en sont persuadés : parmi les placements, celui en actions serait le plus rentable sur le long terme. Est-ce la réalité ?
France inflation nous fournit 2 graphiques intéressants : une reconstitution du CAC 40 depuis 1900 et un calculateur d’inflation. Rappelons que le CAC 40 a atteint en début d’année un maximum de 6 100 points et ne cesse actuellement de faire le yo-yo autour de 4 100 points.
En 1900, le CAC 40 était à 100 pts (soit avec l’inflation 260 000 pts de 2020 !), il a été stable jusqu’en 1928 où il a brusquement monté à 500 pts (= 210 000 pts de 2020) il a redescendu à 250 pts en 1932 (104 000 pts 2020). Il a remonté un peu pendant la guerre pour stagner d’une manière remarquable à 1 000 pts entre 1950 et 1987 (1 000 pts 1950= 21 500 pts 2020, 1 000 pts 1987= 1 732 pts 2020). Le CAC 40 a explosé en 1987 et 1998, il a atteint 4 100 pts en 1999 (= 5 486 pts 2020) et 6 947 pts en 2000 (= 9 366 pts 2020). Depuis ce record, le CAC fait des montagnes russes : il part d’un plus bas autour de 4 000 points et remontent sur 7 ans jusqu’à 6 000 pts avant de redescendre de nouveau à 4000 souvent brutalement. On peut craindre qu’une crise économique sévère n’amène le CAC 40 à 3 000 pts. Je pense qu’il n’ira pas plus bas du fait des dividendes.
En conclusion le prix des actions (sans tenir compte de l’inflation) a stagné pendant de longues périodes : par exemple entre 1950 et 1987 le CAC 40 a tourné autour de 1 000 pts de 1950 à 1987 (ce qui veut dire qu’avec l’inflation le prix réel des actions a été divisé par 10 !). On a vécu une décennie magique entre 1987 à 2000 qui a multiplié par 4 le cours réel des actions. Depuis 20 ans, nous sommes revenus à la stagnation avec un comportement cyclique d’oscillation entre 4 000 pts et 6 000 pts. Néanmoins, en tenant compte de l’inflation, le pouvoir d’achat réel de ces titres diminue depuis 1990. Les actions n’ont été un très bon placement que si on en a acheté entre 1980 et 1987 ! Encore une fois nous ne vivons que sur les acquis de la période magique 1987-2000.
On peut bien sûr gagner de l’argent en 2020 à la bourse. Celui qui achète au plus bas et revend au plus haut peut faire fortune, hélas les maximas et les minimas boursiers sont difficiles à appréhender pour un non-initié et pour finir cela revient à jouer au loto.
De même, il existe des actions miracles dont le cours de bourse est multiplié par 100 en quelques jours, mais parfois ces hausses sont artificielles et dues à des manipulations de cours. Par exemple si un laboratoire découvre un vaccin contre le covid 19, ses actionnaires se frotteront les mains. Mais comment détecter le bon cheval ? Je n’en ai aucune idée !
En outre l’étude que je viens de vous faire ne tient pas compte des dividendes. Or ils atteignent parfois 4 % de cours de bourse, ce qui avec les impôts français de 2020 restitue 2,8 % aux actionnaires ce qui peut se révéler intéressant, mais il faut ne choisir systématiquement que les actions qui versent des dividendes. En outre en 2020 ceux-ci sont gelés du fait de la crise.
Pour ma part, je garderai la même ligne de conduite : je n’investirai qu’une fraction marginale de mon patrimoine dans les actions. Je ne suis pas un joueur de loto.
Christian de Moliner
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