Les marchés de Nantes sont toujours fermés – une position idéologique défendue par le DGS de la ville de Nantes alors que les villes de l’agglomération ont presque toutes rouverts leurs marchés. Mais entraver le travail des commerçants et des producteurs n’a malheureusement pas évité à la maire socialiste Johanna Rolland d’attraper le coronavirus. Néanmoins, le drive du marché de Talensac rencontre un réel succès, au point que l’initiative est reprise pour remplacer deux autres marchés nantais, et maintenant à Bouguenais.
Avec maintenant 200 à 250 voitures par jour, le drive a dû étendre ses horaires de 8h00 à 13h00 et s’installer sur le côté du marché, face à Picard, avec maintenant quatre camions (légumes, boucherie, poisson, fromages) où sont préparées les commandes. Pour les passer, les clients vont sur le site du marché, et l’encaissement est fait en une fois par l’association des commerçants, qui redistribue ensuite aux commerçants concernés ; un webmaster a même du être engagé pour améliorer le site du marché.
Et les chiffres sont au rendez-vous : « Ce samedi, on a fait de l’ordre de 22.000 € de chiffre d’affaires, le dimanche un peu plus de 30.000 »,explique un commerçant. A partager évidemment entre la quinzaine de commerces qui participent à l’aventure. « Pour notre part, un samedi normal, on fait d’un tiers à la moitié de plus que ce qu’on fait avec le drive. Ça ne remplace pas le marché ouvert, mais c’est beaucoup mieux que rien ».
Fermeture des marchés : Mme Rolland persiste et signe
Du côté de la ville de Nantes, rien ne bouge – alors que presque toutes les communes de l’agglomération ont désormais rouvert leurs marchés. La municipalité a envoyé un administratif – le DGS Olivier Parcot, habituellement peu présent dans la presse – s’en expliquer, et il s’est retrouvé relégué en page 12 de nos confrères d’Ouest-France : « Johanna Rolland tient bon la position, malgré toutes les pressions, sur les marchés, les espaces publics, les chantiers », balance-t-il immédiatement. « On priorise la question sanitaire ».
Une décision qui a du mal à passer chez les commerçants. L’un d’eux, habituellement installé sur les marchés de plein air, et qui travaille actuellement sur la côte, réagit : « Ceux qui travaillent à la fois sur Nantes – où c’est fermé – et sur la côte où presque tout est rouvert, et on est nombreux dans ce cas, ils n’y comprennent plus rien. Faut croire qu’à La Baule, ils ont eu assez d’argent pour se payer le vaccin contre le corona ».
L’expérience du drive étendue sur deux autres marchés nantais et à Bouguenais
Néanmoins, la réussite patente du drive et la pression continue, tant dans les quartiers que de la part des commerçants incite la ville de Nantes et certaines des communes voisines à aller plus loin. A compter de ce 4 avril, deux drives ont été mis en place, de 8h30 à 10h à Saint-Joseph de Porterie, aux confins nord de la ville (un producteur de légumes, un de pommes, un fromager et un charcutier) et de 10h30 à 11h45 à Doulon, à l’est (un producteur de légumes, un de pommes, un fromager).
Les commandes sont centralisées sur la page Facebook « Les fromages de Damien, Mélanie et Maël » ou par mail lesé[email protected] autres producteurs envisagent de mettre en place des initiatives similaires, de façon à couvrir les quartiers de la ville. A Bouguenais, c’est le primeur Guérin qui s’y met (commandes au 06.26.18.91.29), les livraisons se font le jeudi de 10 à 12 heures sur le parking du cimetière du bourg. Les paiements se font par carte bancaire à la livraison. Des initiatives qui sont utiles sur le moment, mais pas seulement – les études et les projections sur une éventuelle seconde vague épidémique, cet hiver, s’accumulent. Les initiatives qui seront prises et rodées maintenant, ce sera toujours ça de gagné si – ou quand – le coronavirus reviendra.
Louis-Benoît Greffe
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