Cette période de confinement donne matière à réfléchir, à lire, et même à philosopher, dans l’optique d’agir pour le bien des siens, de sa communauté, au sein d’une société qui ne tourne vraiment plus rond.
Et à chaque fois me revient en mémoire cette phrase prononcée par Bobby Sands, prisonnier politique irlandais et martyr de la cause républicaine. « Notre revanche sera le rire de nos enfants ». Une phrase, parmi de nombreux écrits de ce militant de l’Irlande libre, poète comme tout Irlandais qui se respecte, qui parvenait malgré l’immonde répression britannique et l’enfermement destiné à briser les révoltés, à faire passer ses écrits, poèmes et chansons rédigés sur du papier à cigarette ou sur des pages de la Bible…
« Our revenge will be the laughter of our children ». « Notre revanche sera le rire de nos enfants ». Ces mots sont toujours d’actualité aujourd’hui, bien entendu pas dans le même contexte. Beaucoup d’ailleurs, partout dans le monde, peuvent sans doute s’approprier cette phrase, chargée de sens.
Car tous les matins, pour affronter le monde extérieur tel qu’il évolue, et, pour ce qui me (nous) concerne principalement, notre société bretonne, française, européenne en ces temps de crise majeure (sanitaire, identitaire, économique, environnementale, démographique…), il faut de l’espoir, de l’optimisme. Parce que sans espoir, sans optimisme, sans croyance aussi, l’Homme ne pourrait pas tenir. Il serait contraint (combien s’y abandonnent déjà par désespoir ?) à plonger dans l’artifice, dans la drogue, dans l’alcool, dans les médicaments, dans toute substance addictive permettant d’échapper à une réalité parfois très noire, très lourde à assumer.
Et les enfants, qui nous entourent, nous apportent au quotidien par leur innocence, par le regard parfois naïf, parfois lucide, qu’ils portent sur notre monde au hasard de conversations d’adultes écoutées, au hasard aussi de leurs découvertes, une force dans laquelle puiser pour avancer, combattre, ne jamais reculer, ne jamais se renier.
Finalement, si nous nous préoccupons au quotidien des choses de la cité, c’est-à-dire de la politique, comme Bobby Sands se préoccupa de son peuple et de sa liberté au point de lui sacrifier sa vie, n’est-ce pas avant tout pour celles et ceux qui nous suivront ?
Pour celles et ceux qui auront à charge de perpétuer notre lignée, notre sang, tout en devenant eux aussi les hommes libres de cœur et d’esprit que nous leur aurons appris à être ? Pour ceux qui devront savoir d’où ils viennent, qui ils sont, avant de transmettre ce totem, à leurs enfants, à leurs descendants ?
Pour que jamais ne s’éteigne la flamme de notre Histoire.
Souvenez vous de la bande dessinée Les Timour, qui expose parfaitement ce schéma, cette mission, cette transmission entre les générations qui façonnent elles aussi une famille, un clan, une communauté, une civilisation.
« Notre revanche sera le rire de nos enfants ». C’est certain M. Robert Gerard « Bobby » Sands. Mais pour cela, il va falloir se battre, comme vous vous êtes battu.
Contre des élites dirigeantes qui elles, ont perdu tout sens de la famille, du clan, de la communauté, de la civilisation, et qui ne servent que leurs intérêts propres. Contre ceux qui œuvrent, même involontairement, à un monde indifférencié, un monde de clones esclaves de ces élites qui se sentent chez elles partout dans le monde là où les masses aspirent à vivre sereinement leurs appartenances et leurs cultures à l’intérieur de frontières définies.
Il va falloir se battre, contre tous ceux qui, au nom d’expériences humaines inédites dans l’Histoire de l’humanité, au nom d’intérêts économiques, ou au nom d’idéologies mortifères, entendent sacrifier nos libertés, notre sécurité, notre identité, notre santé, notre prospérité. Pourtant, eux aussi ont, pour beaucoup, des enfants. Eux aussi sont des pères et des mères de famille sûrement attentionnés, aimants, conscients. Mais alors, pourquoi font-ils cela ? Pourquoi donc vouloir nous entraîner dans les abîmes ?
Il faut les affronter et les vaincre. Il faut mener sa propre guerre, notre guerre, contre ce système qui a totalement perdu les pédales. Car sinon demain, notre défaite sera symbolisée par les pleurs de nos enfants que nous aurons abandonnés à un triste sort, que nous aurons sacrifiés par notre inaction et notre passivité.
Nos enfant souriront, M. Sands. C’est un serment.
YV
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