Un meurtre a été commis, samedi 28 mars dernier à Loudéac, commune du Centre-Bretagne, sur fond de trafic de drogue. Le meurtrier présumé, interpellé la semaine dernière, a avoué et a été écroué. Une nouvelle affaire qui démontre, une fois de plus, que la drogue est un véritable fléau qui conduit à ce genre d’abominations.
Au départ, il s’agit du meurtre d’un homme de 36 ans, commis rue Notre-Dame, à Loudéac, le 28 mars. L’enquête, menée par la section de recherches de Rennes et la brigade de recherches de Saint-Brieuc, a rapidement permis l’interpellation d’un suspect. L’homme, placé en garde à vue après son interpellation, serait finalement passé aux aveux.
Son ADN avait été retrouvé sur place par les enquêteurs. Il était déjà connu des services de police et s’était fait soigner à l’hôpital peu après les faits.
Au centre du drame qui a conduit le meurtrier présumé à massacrer de plusieurs coups de couteau la victime, la drogue. La victime était manifestement un dealer local, qui fournissait le meurtrier présumé en héroïne. Une bagarre aurait éclaté entre les deux hommes à la suite de la vente de drogue justement, le meurtrier présumé frappant plusieurs fois la victime à coups de couteau, la poursuivant jusqu’à l’extérieur de l’immeuble pour l’achever.
« La victime avait été condamnée pour infractions à la législation sur les stupéfiants. Elle n’exerçait pas de profession et semblait poursuivre ses activités de dealer, bien qu’étant placée sous bracelet électronique » indique le procureur de la République de Saint-Brieuc, Bernard Leclerc.
La consommation de drogue, fléau de la jeunesse en Bretagne ?
Les campagnes bretonnes ne seraient donc pas préservées face au trafic de drogue ? « Absolument pas » nous explique un policier costarmoricain. « Au contraire j’ai envie de dire. Il y a une consommation très forte de drogues dures, dangereuses, et un isolement de certains jeunes qui vivent dans des logements sociaux ou dans des maisons insalubres dans la ruralité, et qui plongent totalement dans l’enfer de la drogue. »
Les descentes de gendarmerie et de police sont d’ailleurs fréquentes dans la ruralité au sujet du trafic de drogue. « Ce qui est certain, c’est que si vous ne mouillez pas dans la drogue en tant que consommateur comme en tant que trafiquant, vous vous évitez la possibilité de vivre des drames terribles » affirme, comme un message de prévention, notre policier.
En 2018, nous évoquions une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) montrant que la Bretagne administrative (B4) était déjà le territoire de l’Hexagone le plus touché (et de loin !) par la consommation d’alcool, de tabac et de drogues chez les jeunes de 17 ans.
En Irlande du Nord, les groupes républicains ont d’ailleurs bien compris, depuis des années, le danger que représentait la drogue pour la jeunesse irlandaise. Pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers catholiques de Belfast et Derry, des « groupes de vigilance » armés se substituent illégalement à la police et mènent une guerre sans merci aux dealers. Au programme : menaces de mort, expulsions du quartier… et balles dans le genou… avec, en toile de fond, le sentiment que les autorités ne prennent pas le problème à bras le corps. A contrario des Philippines, pays dans lequel les policiers, mais aussi les citoyens sont, depuis des années, incités à régler leur compte aux dealers…
En Bretagne, dans certaines métropoles, comme dans le reste de la France d’ailleurs, il suffit de voir avec quelle tranquillité certains vendeurs de mort dealent, au vu et au su de tous, pour se rendre compte de l’étendue du problème et de la menace qui pèse sur la jeunesse, la drogue ayant des conséquences désastreuses en matière de santé publique, mais également en matière de destruction des cerveaux et des capacités à évoluer dans le monde qui nous entoure…
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