C’est la troisième en quatre jours, après une fusillade jeudi soir dans le quartier « sensible » de Malakoff, et vendredi soir dans le quartier non moins « sensible » de la Boissière. Ce dimanche après-midi, des coups de feux ont retenti à Rezé, en périphérie sud de Nantes.
Non loin d’un camp de gens du voyage
C’est vers 14h30 ce dimanche après-midi que des coups de feux ont retenti, non loin d’un camp de gens du voyage à Rezé. Ces coups de feux n’auraient à priori rien à voir avec le trafic de drogue qui ravage Nantes, « il s’agit d’une histoire entre eux, probablement une histoire de voitures encore », confie un proche du dossier.
Le 1er décembre dernier, un différend entre Roms et gens du voyage pour une dette liée à une vente de voiture avait tourné à la bagarre générale, ponctuée de coups de feux : trois roms et quatre voyageurs au moins avaient été blessés par balles, battes de base-ball, barres de fer et autres crosses d’armes. Quand les dettes ne se règlent pas en liquide, mais en plomb…
Une chasse au confinement très inégale
Par ailleurs, en marge de la hausse des violences conjugales, les policiers nantais traquent aussi le relâchement du confinement – il fait beau, la région reste assez peu touchée par l’épidémie – au point d’accueillir des dizaines de malades de région parisienne et du Grand Est –, et les gens ont du mal à rester chez eux. « Il y a des équipages qui sillonnent la ville et qui mettent des PV, des PV, des PV… attestation mal rédigée, pas la bonne case, il manque l’heure, c’est dépassé d’un quart d’heure, qu’importe, ils alignent », relève un policier qui a du mal à se faire à cette chasse aux Nantais.
D’autant qu’elle est peu efficace et surtout très inégale. « Dans les cités, c’est barbeuc, ils jouent au foot, le deal bat son plein – pas de contrôles là-bas, faut pas faire de vagues. Dans les camps de manouches, ils sont tous dehors, ils jouent aux boules, c’est pareil, on évite de les emmerder sinon les boules on les prend dans la tête. A Commerce les dealers bossent – il faut croire qu’ils font partie des commerces nécessaires autorisés à ouvrir, alors on ne va pas embêter le petit commerce. En revanche le gars qui est sorti faire son footing et qui a dépassé de dix minutes, vlan, 135€, c’est cadeau mon gros ! C’est n’importe quoi ! », s’épanche un autre policier nantais.
« Quand on sait que le CCAS a distribué des attestations à tire-larigot aux SDF, aux migrants etc. et qu’on a des centaines de types en ville qui parfois portent toutes les maladies, la gale, la tuberculose, des vraies bombes à retardement, qu’on évite de toucher tellement qu’on peut attraper des saloperies – et ils le savent, ils en profitent même –, qui se baladent comme ils le veulent, qui mendient parfois de façon très agressive, qui entrent dans les commerces et touchent à tout, qui alpaguent les gens, qui agressent parfois, qui volent aussi, qui ont des tas d’identités, ils déclarent parfois à une semaine d’intervalle qu’ils sont de deux pays différents avec deux identités différentes, le même type, bref, on ne sait pas qui c’est… et qui se rassemblent par dizaines bien serrés pour les distributions alimentaires, prêcher le confinement et mettre à l’amende les gens hors des clous qui sont allés prendre l’air ou faire des courses plutôt que de tourner en rond chez eux, c’est une blague. Une sale blague », assène ce policier municipal, lui aussi chargé de faire respecter le confinement.
Louis Moulin
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