Plusieurs lecteurs nous ont adressé des emails interrogatifs, expliquant ne pas comprendre pourquoi des trains médicalisés venaient actuellement d’Ile de France et du Grand Est (dernier en date ce dimanche 4 avril) pour amener des patients malades et atteints du coronavirus. Parmi les questions posées, celles notamment du risque de contamination lié à ces transferts dans nos hôpitaux de Bretagne, mais également le risque de saturation si jamais la pandémie venait à se développer plus fortement dans notre région.
Les hôpitaux bretons ont accueilli dimanche de nouveaux malades du Covid-19 en provenance d’Ile-de-France, une région où les services des urgences sont surchargés. En milieu de semaine, 36 patients avaient déjà été transférés dans des trains médicalisés. Ce dimanche, 48 malades sont arrivés via deux convois : l’un au sud de la région, vers Vannes, Lorient et Quimper, l’autre au nord, vers Rennes, Saint-Malo, Morlaix et Brest.
La réponse de l’ARS
Pour avoir une réponse aux interrogations que suscitent ces transferts, nous avons tout simplement interrogé l’ARS (Agence régionale de Santé) en Bretagne, qui nous a répondu précisément :
Compte tenu de la progression de l’épidémie, le besoin en lits est effectivement important. L’objectif est que toute personne dans une situation grave puisse trouver un lit et bénéficier des soins dont elle a besoin. Par conséquent, lorsqu’une région est sous tension, des transferts entre régions (et donc vers des régions moins touchées telles que la Bretagne), sont ainsi mis en place. Ces opérations de solidarité interrégionale sont élaborées de manière concertée avec le Ministère de la santé, les régions (ARS), les établissements de santé, le SAMU, les Préfectures…. afin d’optimiser les moyens à l’échelle régionale comme nationale, et d’augmenter les capacités en réanimation. Tout transfert se fait, bien entendu, en fonction des disponibilités des lits dans les régions et de la faisabilité des trajets pour les patients.
En outre, l’organisation de ces transferts permet d’éviter les transferts en urgence. Puisqu’ils sont planifiés, ils peuvent s’effectuer avec tout l’entourage de moyens et de personnels nécessaires à l’accompagnements des malades.
Par ailleurs, en Bretagne, nous surveillons de très près le nombre de patients en réanimation (exemple d’hier avec « -4 patients » en service de réanimation), d’autant plus qu’un séjour en réanimation des patients peut durer, en moyenne, sur certaines formes, au-delà de deux semaines.
Il est très probable que les services de réanimation soient largement mobilisés ces prochains jours, ou prochaines semaines. C’est pourquoi nous avons travaillé, en lien avec les établissements de santé, au déploiement de 200 lits de réanimation supplémentaires en région, en sus des 164 existants. Ainsi, hier (NDLR : samedi) nous étions à un total de 109 patients en service de réanimation, patients des TGV médicalisés compris, sur une capacité totale de 364 lits. La Bretagne peut donc, en effet, accueillir des patients d’autres régions.
Évidemment, tous les établissements sont concernés pour faire face à l’épidémie de Coronavirus, établissements publics comme établissements privés.
La Bretagne aide et aidera, par principe de solidarité nationale, les régions qui vont être en forte tension au cours des prochains jours, tant que nos capacités nous le permettront.
Photo : DR
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