Ce mercredi 1er avril à 8h40, dans l’émission » Esprits libres » de Radio classique, Renaud Blanc et Guillaume Durand recevaient le professeur Raoult. Celui-ci a confirmé l’efficacité du traitement mis en place à l’IHU Méditerranée à base de chloroquine. Au cours de cet interview qu’il a accepté par reconnaissance d’une aide apportée par Bernard Arnault, il a fait une mise au point sur les débats autour de sa méthode tout en refusant de répondre aux polémiques entretenues autour de sa démarche. Il a affirmé en conclusion que la Chine et les pays d’extrême-orient avaient pris de l’avance dans ce domaine de la recherche médicale.
Efficacité de la chloroquine pour traiter le coronavirus
Le professeur Raoult confirme : » Un très joli résultat pour les formes modérées à modérément sévères avant que les gens aient une détresse respiratoire.. » et précise qu’à la chloroquine » nous on rajoute un antibiotique banal qui a été le plus prescrit dans les infections respiratoires dans le monde » et que ces résultats portent » maintenant tous patients inclus on a plus de mille « .
Pourquoi s’en tenir à sa méthode?
Aux questions sur sa méthode que lui reprocheraient pas mal de médecins, le professeur Raoult répond : » dans les maladies infectieuses, on ne s’est pratiquement jamais servi de cette méthode ( NDLR : celle préconisée par ces médecins )… ce sont des habitudes qui ont été prises… rendues nécessaires par l’industrie pharmaceutique… ce n’est pas de la science… il n’y a jamais eu d’évidences que ces études soient plus efficaces que ce que nous on appelle les études historiques... »
Il ajoute que « ce ne sont pas des histoires de plateau télé … il y a des gens qui ne sont ni des praticiens, ni des scientifiques, dont le métier est devenu d’être une espèce de contrôleurs des travaux des autres … c’est un mouvement de mode, on finit par oublier que la seule chose qui importe en médecine, c’est l’efficacité, l’efficacité c’est la méthode qui doit s’adapter à la question, pas la question qui doit s’adapter à la méthode « .
Il rappelle qu’en ce domaine, » c’est mieux de sauver des gens que de faire des méthodes «
Refus des polémiques
A la question sur la virulence de Mme Lacombe aux côtés du Premier ministre contre la méthode qu’il utilise, le professeur Raoult refuse de répondre en expliquant : » Je voudrai bien que vous limitiez les questions à mon métier. Si vous voulez me parler d’épistémologie, je connais, si vous voulez me parler d’histoire des sciences,..les histoires de médisance politique, de qui dit quoi, je m’en fous… je ne vais pas jaser, je ne discute pas, je n’ai pas d’opinion... ».
Il précise sa position par rapport aux médias en s’adressant aux deux journalistes : » ce que je fais ne vous intéresse pas, ce qui vous intéresse c’est mon opinion et, mon opinion, je pense qu’elle n’est pas intéressante… moi je suis un homme de science, une science qui est temporaire car les savoirs scientifiques sont temporaires, si je peux vous donner une leçon, c’est mon métier, je suis professeur, je vous explique ce que je sais, le point où j’en suis… ce que font les autres, ce qu’ils pensent,….je ne suis pas qualifié pour faire des commentaires de cette nature... ».
Pour confirmer encore qu’il ne veut parler que de ce qu’il sait et fait comme scientifique et médecin, à une question sur l’avenir de l’épidémie et du virus, il conseille aux journalistes de demander à un astrologue.
L’avance de la Chine par rapport à l’Europe
A la fin de l’interview, il parle de son constat sur l’avance de la Chine et des pays de la zone ( Taiwan, Corée, Singapour ) dans le domaine scientifique et médical sur les pays européens.
Il témoigne qu’à l’occasion de voyages en Chine, il a constaté que « les Chinois ont conservé un respect des élites… Les chercheurs en Chine sont devenus des héros, chez nous, les héros c’est les footballeurs, les chanteurs et vous les commentateurs de TV et de radio... » Il ajoute : » Les Chinois ont un esprit extrêmement pragmatique plutôt que de philosopher sur les différentes méthodes, ils agissent… c’est une des crises que l’on vit dans cette situation,.. c’est que l’Europe n’a pas été lucide sur cette évolution… on se perd dans des réflexions qui ne sont pas un moteur scientifique. »
Il illustre ce propos par l’exemple de l’utilisation massive de la chloroquine par la Chine pour soigner les malades du coronavirus.
Cet interview très instructif sur le travail, les méthodes et la personnalité du professeur Raoult peut être écouté dans son intégralité sur Radio classique.
Jean Théme
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