Période de crise ou non, la politique suit son cours en Hongrie comme l’expliquent nos confrère du Visegrad Post. Comme lors de la crise des migrants de 2015-2016, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a revêtu son costume de chef de guerre, contraint son opposition à des choix politiques cornéliens et renvoyé (au moins verbalement) les institutions européennes dans les cordes aux yeux d’une bonne partie de l’opinion publique.
À la suite de la mise en place de l’état de danger par le gouvernement hongrois, une polémique a eu lieu entre la majorité et l’opposition, qui a dénoncé la mise en place de mesures qui ferait de la Hongrie une dictature en raison du caractère indéfini dans le temps des mesures prises durant l’état de danger. Ce à quoi le Premier ministre hongrois, avec sa répartie habituelle, a répondu à son opposition qu’il entendait depuis des années que la Hongrie était en dictature, et que ce n’était donc jusqu’à présent finalement pas le cas (à ce sujet, relire l’article de Yann Caspar).
Et malgré la crise sanitaire qui frappe toute l’Union, le conflit entre les institutions européennes et la Hongrie, notamment, continue. En effet, le Conseil de l’Europe de Strasbourg s’est également invité dans ce débat sur la gestion de la crise en Hongrie par le biais de son secrétaire général, Madame Marija Pejčinović Burić. Cette dernière a écrit un courrier à Viktor Orbán dans lequel elle reprend les arguments de l’opposition hongroise sur la durée des mesures prises par le gouvernement.
En réponse, Viktor Orbán s’est également fendu d’une lettre, dans laquelle il a invité Marija Pejčinović Burić à étudier le texte voté par le Parlement hongrois et à le comparer aux mesures par d’autres pays, avant de conclure dans un style pour le moins très sec : « Si vous [le Conseil de l’Europe, ndlr] ne pouvez pas nous aider dans la crise actuelle, abstenez-vous au moins d’entraver nos efforts de défense ».
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