Dans la nuit du 23 au 24 mars, dans le quartier dit « sensible » de Cleunay à Rennes, une boulangerie et une voiture ont été détruits par un incendie volontaire parti d’un feu de poubelle. Le commerçant, par ailleurs engagé au sein du mouvement des Gilets jaunes, se dit « écoeuré ».
Ouverte depuis sept ans, la boulangerie située rue Jules Lallemand à Cleunay a été complètement détruite – mais à quelques minutes près, le couple de boulangers qui habite juste au-dessus, a pu évacuer à temps. Vers une heure du matin, une poubelle enflammée devant la voiture du boulanger a été enflammée, le feu s’est propagé au véhicule puis au commerce. Ce dernier n’a pas été complètement embrasé, mais l’activité du boulanger est suspendue. La vitrine du commerce a explosé sous la chaleur des flammes.
« Je suis écœuré »
« Je ne pense pas que c’est ma boulangerie qui a été directement visée, mais voilà le résultat. Je suis écoeuré », a déclaré le boulanger Noël Fleury à nos confrères d’Ouest-France. « Je ne pourrais pas continuer mon activité, je ne sais pas ce que je vais faire. C’est vraiment débile de faire ça surtout en ce moment ». D’autres feux de poubelles auraient eu lieu cette nuit dans le quartier.
Cependant, du fait d’une présence policière accrue et de la fermeture de tous les lieux publics – ainsi que la réduction de l’ouverture des commerces encore maintenus, notamment le soir – la délinquance générale tend à baisser. « On fait surtout du contrôle des attestations, et on circule dans les rues », remarque un policier nantais. « Les geôles sont vides. Il n’y a presque plus de délinquance ».
Les dealers bien équipés en masques et gants
Surtout si on s’abstient de contrôler les dealers, et que tant le secrétaire d’État Laurent Nunez, vrai ministre de l’Intérieur à la place de Castaner, que les renseignements généraux estiment qu’il faut éviter de mettre le feu aux « quartiers sensibles » en y appliquant rigoureusement le confinement, comme l’affirme Le Canard enchaîné de ce mercredi 25 mars. « C’est vrai qu’en allant contrôler place du Change ou dans le Bouffay, on risque moins de se faire alpaguer que place Mendès France [Bellevue] ou rue d’Angleterre [Malakoff] », reconnaît un policier nantais en service. « Et puis on est tranquilles, les dealers sont bien équipés en masques et gants, mieux que nous même ».
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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