La pandémie de coronavirus a fait totalement voler en éclats l’Union européenne. Quelques mois après l’officialisation du Brexit, les Européens convaincus dont je fais partie ont vu les institutions de l’Union européenne et les États se montrer totalement incapables de faire face, ensemble, à une crise sanitaire majeure.
Entre les Tchèques qui volent des masques aux Italiens, les Italiens épaulés par des médecins cubains, des Français qui ne veulent pas entendre jusqu’au dernier moment de fermeture des frontières, des commissaires européens qui maintiennent que celles-ci doivent rester ouvertes alors que tout le monde les a fermées… Entre les différentes politiques de confinement et de traitement selon que vous soyez aux Pays-Bas, en France ou en Hongrie…
Entre l’absence totale de communication, et surtout, de coopération entre les États membres (quelle recherche médicamenteuse commune ?), hormis pour faire tourner la planche à billets et prendre le risque d’une inflation massive dans les mois qui vont suivre cette crise majeure….
Ajoutez-y le silence et la soumission de tous les dirigeants d’Europe de l’Ouest face aux menaces et aux déclarations belliqueuses successives de la Turquie d’Erdogan, et vous avez là une entité, l’Union européenne, qui semble définitivement avoir creusé sa tombe. « Ce qui tombe, il ne faut pas le retenir, il faut au contraire le pousser » écrivait Nietzsche. Et lorsque l’on voit Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, se laver les mains, ce n’est pas l’envie de lui mettre la tête dans le lavabo qui manque…
Quoi qu’il en soit, c’est désastreux. Là où il y avait sans doute possibilité d’unir, autrement qu’économiquement, les Européens, nos gouvernants ont joué la carte des États-nations, du « Moi je » (sans réussite par ailleurs) et ont montré finalement leur incapacité à faire de l’Europe, de notre Europe, un espace civilisationnel qui puisse à la fois protéger ses frontières de l’invasion migratoire (et au passage botter le c… à Erdogan) via une armée commune, mais également protéger, à l’intérieur, ses citoyens.
On aurait aimé voir l’Union européenne fermer ses frontières d’avec la Chine dès le mois de janvier, et se transformer en forteresse au sein de laquelle le coronavirus n’aurait pas pu pénétrer. On aurait aimé avoir des mesures européennes de confinement le cas échéant, si le virus était tout de même rentré. On aurait aimé que nos dirigeants anticipent déjà tous ensemble l’après, pour ne pas plonger notre continent dans une crise sans précédent, et nos peuples dans la misère totale.
On aurait aimé que l’Europe, qui a régné sur le monde durant des siècles, n’en soit pas rendue à faire la manche à l’Asie et notamment à la Chine et à la Corée, nations qui ont démontré leur supériorité technique et intellectuelle à l’occasion de cette crise. On reparlera plus tard de la baisse du QI en Europe, et des niveaux scolaires remarquables en Asie…
Nous aurions souhaité, nous, les Européens, que nos pays regorgent d’usines pour produire massivement, comme en tant de guerre, des masques, des respirateurs. Mais aussi que notre Europe forme, embauche et paye suffisamment ses soldats de la Santé, en première ligne face à cette pandémie.
Michel Onfray a raison : nous sommes en train de devenir un pays, un continent du Tiers Monde. Une terre à prendre, bradée par des dirigeants qui ont sacrifié leurs peuples parce que n’ayant pas le logiciel pour penser frontières, civilisation, grandeur, anticipation, puissance.
Si nous voulons demain survivre, si nous voulons demain que l’Europe, que nos enfants relèvent la tête, eux les fils et filles de ceux qui ont apporté au monde un peu plus de connaissances, de technologies, et de découvertes majeures que les fils de la civilisation bantoue… alors il va falloir balayer d’un revers de main ceux qui nous ont amenés à cette situation. Les juger, les faire condamner, les empêcher définitivement de diriger nos vies, d’avoir la moindre influence sur notre avenir en commun.
Il faut mettre fin à ce monstre économique sans identité qu’est l’UE. Il faut profiter de cette crise pour, dès demain, appeler à la concrétisation d’un espace civilisationnel cohérent, au service avant tout des citoyens d’Europe et plus d’une petite caste mondialiste. Instaurer une démocratie directe locale, régionale, nationale, européenne. Gouverner avec la manière forte ce qui doit l’être au niveau européen (les fonctions régaliennes), et laisser ensuite, aux autres strates le soin de diriger comme ils l’entendent les affaires courantes.
Il ne faudra pas demain, fermer sa porte aux Irlandais, aux Polonais, aux Portugais et aux Croates. Bien au contraire, c’est ensemble, unis dans cette diversité européenne (la seule diversité qui devrait importer pour chaque Européen) que nous y arriverons.
Il était un rêve qui s’appelait Europe. De Brest à Moscou, de Dublin à Budapest, d’Édimbourg à Rome, d’Athènes à Helsinki. Ce rêve, cette promesse d’unité et de puissance au service de toute une civilisation, nous devons le maintenir en vie. Nous devons nous en emparer. Ce coronavirus de malheur a sans doute tué l’Union européenne. Mais tant que coulera sur cette terre le sang d’un Européen, l’Europe vivra. Et tous les espoirs seront permis.
L’Union européenne est morte ? Vive l’Europe !
Julien Dir.
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