« Nous sommes en guerre », a dit le président de la République. Les Français l’ont écouté.
Il y a eu le stockage des pâtes, du sucre, du riz, du PQ. De quoi tenir des années, d’autant plus que le riz constipe.
Il y a eu l’exode des citadins vers les campagnes, au risque d’attraper le virus dans les trains bondés, comme des fuyards de 40 mitraillés par les Stukas sur les routes départementales.
Il y a le couvre-feu, étendu à toute la journée : défense de sortir de chez soi sans son Ausweis.
Il y a les applaudissements ostentatoires de l’arrière envers les héros du front médical. Ils tiendront ! Le virus ne passera pas ! Il n’aura pas l’Alsace et la Lorraine ! (Et puis Mulhouse, c’est loin de La Baule.)
Il y a les marraines de guerre qui cousent des masques pour les soignants.
Mais il y a aussi le marché noir des masques de protection et du gel hydro-alcoolique. Souvent issus de vols dans les réserves des hôpitaux – « ils ne disparaissent pas tout seuls », comme dit le Premier ministre. Il y a des traîtres même parmi les héros.
Et maintenant, il y a la Collaboration, les cocos, les collaborateurs du coronavirus, ceux qui profitent de la situation. Les planqués qui se baladent sur les plages de La Baule, du Pouldu, de Dinard et d’ailleurs. Qui sous prétexte de télétravail prennent l’apéritif sur leur balcon face à la baie.
Certes, sur des kilomètres de plage, ils ont bien assez de place pour respecter l’écart fatidique d’un mètre entre deux personnes. Mais le problème n’est pas médical, il est psychologique. Ces gens nuisent au moral du Français moyen qui mâchouille ses spaghettis à l’eau devant la télé (zut, on a oublié de stocker du beurre). Ils pactisent avec l’ennemi et narguent le confiné. Et ils sont d’autant plus voyants que les équipes de BFM TV viennent en reportage à La Baule plus volontiers qu’à Saint-Denis ou à Barbès.
Ces joggeuses du remblai, à trois kilomètres de chez elles, ont bien mérité leur amende de 135 euros. En d’autres temps, elles auraient été tondues.
E.F
Crédit photo : [cc] plage de La Baule par Wikineptune via Wikimedia Commons
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