En Norvège, le gouvernement a décidé d’interdire les séjours dans les résidences secondaires pour ménager les capacités sanitaires locales. Une initiative qui aurait pu inspirer la France, en vain.
Coronavirus : la Norvège protège ses campagnes
Tandis que la colère gronde sur le littoral breton et les îles de la côte Atlantique compte tenu d’un afflux massif de Parisiens étant venus se « réfugier » dans ces zones, notamment dans leurs résidences secondaires, certains pays ont anticipé le phénomène d’une autre manière. C’est le cas de la Norvège, dont le gouvernement va interdire aux habitants les séjours dans les résidences secondaires. L’objectif est de ménager les capacités sanitaires de zones rurales où les structures sont bien moins importantes que dans les villes.
La décision a été annoncée officiellement le 19 mars par les autorités alors que la rumeur de cette interdiction circulait depuis plusieurs jours en Norvège. Dès le 15 mars le ministère de la Santé norvégien Bent Høie a donc fait adopter une loi sur les résidences secondaires et déclarait : « Il est interdit aux personnes qui ont des propriétés secondaires dans une municipalité autre que celle dans laquelle elles sont enregistrées de séjourner dans cette municipalité. »
Résidences secondaires : des amendes pour les réfractaires
Quant aux sanctions en cas de non respect de ces nouvelles règles, les personnes qui se rendraient malgré tout dans leurs résidences secondaires s’exposent à des amendes de 15.000 couronnes [NDLR : environ 1 250 euros]. Si elles refusent de payer, l’amende se transformera en 10 jours de prison.
En Norvège, outre le littoral, ce sont aussi les chalets de montagne qui ont été choisis par les habitants en disposant d’un pour se replier tandis que le coronavirus progresse également dans le pays où l’on dénombrait 1 552 cas avérés le 19 mars et six décès causés par la maladie. Ce sont donc ces comportements des Norvégiens avec le risque de voir les services de santé locaux débordés qui ont motivé la décision du gouvernement. Selon le ministre de la Santé, les petites communautés rurales « n’ont pas aujourd’hui ni dans les semaines à venir la capacité de s’occuper des propriétaires de chalets en plus de leurs propres habitants ».
Un discours de bon sens que les habitants de Belle-Île-en-Mer, de l’île d’Yeu, de Noirmoutier, de Ré et de biens d’autres localités où les résidences secondaires sont nombreuses, auraient aimé entendre de la part des autorités françaises. C’était, hélas, probablement trop en demander !
AK
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