Parmi les domaines d’activité impactés par le coronavirus, la filière de la pêche et des produits de la mer est elle aussi en proie à l’inquiétude. Tour d’horizon des conséquences.
Coronavirus : une filière pêche à l’arrêt ou presque
Tandis que l’ensemble de l’Hexagone a freiné ses activités, les pêcheurs et mareyeurs de nos côtes rencontrent eux aussi des jours difficiles. Si les navires disposent toujours de l’autorisation de sortir en mer, c’est du côté des débouchés que les choses se compliquent. La raison est simple : compte tenu du contexte, les consommateurs privilégient les produits de première nécessité aux poissons, coquillages et crustacés dans les grandes surfaces et le frais fait moins recette. Ajouté à cela, les restaurants collectifs sont désormais fermés suite au confinement. De quoi réduire encore davantage la demande.
Dans les principaux ports du littoral breton mais aussi français, la filière est donc à l’arrêt, du pêcheur au transformateur en passant par le mareyeur. Le secteur devrait pouvoir bénéficier de mesures de chômage partiel pour affronter cette délicate période. Dans le port du Guilvinec notamment, certains bateaux doivent encore débarquer leur pêche d’ici la fin de semaine avant de stopper leur activité et de rester à quai.
Du fait de la faiblesse de la demande et d’une offre malgré tout abondante, les dernières ventes à la criée devraient logiquement voir les prix des produits de la mer baisser, avec même un fort risque d’invendus.
La filière des produits de la mer interpelle le ministre
En réaction à cette situation économiquement intenable, la filière des produits de la mer n’entend pas rester les bras croisés. Le 12 mars dernier, six organisations représentatives de la pêche, de la conchyliculture, de l’aquaculture et du mareyage français ont interpellé Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation en charge de la pêche par l’intermédiaire d’un courrier commun. L’objectif étant de l’alerter sur les effets de la crise en lien avec le coronavirus.
Un coronavirus qui vient frapper un secteur déjà affaibli par le novovirus ayant touché les huîtres fin 2019 ou encore les tempêtes à répétition qui ont cloué les bateaux au port ces derniers mois. Des événements, climatiques comme sanitaires, qui « ont déjà cet hiver très largement contrarié l’activité des professionnels ».
Les professionnels avaient aussi fait part de leurs inquiétudes concernant la fermeture de nombreux marchés à l’export tandis que certains navires hauturiers débarquent encore des quantités importantes ces jours-ci à leur retour de marée. Une conjoncture qui ne pouvait donc que conduire à une chute des prix en criée, comme nous l’avons rapporté ci-dessus. Pourquoi aucune anticipation n’a eu lieu tandis que la paralysie du pays et des flux vers l’étranger semblait inéluctable depuis plusieurs jours ? La question demeure ouverte.
De son côté, Didier Guillaume s’est engagé, uniquement verbalement pour l’heure, à soutenir les organisations professionnelles. Dans leur courrier, ces dernières demandaient notamment au gouvernement que les mesures d’aides annoncées « soient bien accessibles aux entreprises et aux coopératives de la filière aquatique ». En Bretagne, le comité régional des pêches a réclamé un dispositif d’aide aux arrêts temporaires.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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