Chassez le réflexe colonial, il revient au galop. Comme en France, où les Parisiens se sont précipités inconsciemment ces derniers jours vers ce qu’ils appellent péjorativement « la province » (qui signifie pays vaincu…). Au Royaume-Uni, les Anglais sont en train de quitter les grandes métropoles saturées pour venir dans leurs résidences secondaires, notamment au nord du Pays de Galles. Les autorités locales appellent à faire demi tour.
La députée de Dwyfor Meirionnydd, Liz Saville Roberts (Plaid Cymru, nationaliste gallois) exhorte le gouvernement gallois à émettre une directive de non-voyage car elle pense qu’un grand nombre de propriétaires de maisons de vacances ont déjà déménagé dans la péninsule de Llyn, pensant qu’ils seront plus en sécurité au nord du Pays de Galles lorsque la pandémie de Covid-19 s’installera.
La députée souhaite que le gouvernement gallois émette une directive déconseillant aux gens de se rendre dans leur résidence secondaire et dans les campings, car les inquiétudes s’accentuent quant à la pression qu’un afflux de population exercera sur les cabinets médicaux et les services locaux du NHS. Mme Saville Roberts a déclaré que le gouvernement devrait désigner ces déplacements comme « non essentiels » et que les personnes qui envisagent de s’isoler devraient le faire à leur domicile principal où elles seront probablement plus proches des réseaux de soutien familial.
Elle a également réitéré son appel en faveur de tests de surveillance pour suivre la propagation de la maladie, comme cela se fait actuellement en Écosse, car cela permettra d’informer les médecins et autres travailleurs d’urgence sur l’étendue de la propagation du virus.
« Je suis extrêmement préoccupé par les rapports faisant état d’une augmentation substantielle de la population des zones de Pen Llŷn depuis le week-end dernier, les maisons de vacances qui sont généralement vides à cette époque de l’année étant maintenant occupées. L’augmentation rapide de la population constitue un risque au Pays de Galles, qui – avec environ cinq lits de soins intensifs pour 100 000 personnes – est soumis à une pression potentielle plus importante que les services de santé en Angleterre. »
Ses déclarations ont été appuyées et soutenues par le corps médical local, qui voit d’un très mauvais œil une arrivée massive de non-résidents en pleine pandémie. En Bretagne, nous avons assisté à la même chose ces derniers jours, des hordes de Parisiens totalement inconscients et manquant de civisme se précipitant dans les trains, les voitures, pour venir notamment en Bretagne, avec la probabilité de contaminer les locaux, et d’engorger encore plus notre système local de santé.
Des mouvements de population qui auraient pu être empêchés par volonté politique, il suffisait de mettre des soldats en poste aux péages de La Gravelle et de Saint-Arnoult, et de bloquer les départs de train…
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