À Brest, la voie semble une nouvelle fois libre pour une réélection du maire socialiste sortant François Cuillandre. Le point sur une soirée qui conforte l’ancrage à gauche de la ville.
François Cuillandre serein sur sa gauche
En route pour un quatrième mandat François Cuillandre ? Malgré un bilan désastreux en matière sécuritaire, l’actuel maire de Brest est arrivé en tête du premier tour des élections municipales dimanche 15 mars. Il recueille ainsi 26,6 % des suffrages dans un contexte de participation en baisse, même s’il est loin de son score de 2014 (42,46 %).
Avec cette prestation, il tient malgré tout à bonne distance sa principale rivale, Bernadette Malgorn, tête de liste de la droite et du centre qui réalise un score de 18,78 %. Une prestation en-deça du précédent scrutin de 2014 où elle avait récolté 27,65 % des voix.
Au second tour, François Cuillandre n’aura donc qu’à se tourner vers le candidat écologiste Ronan Pichon (Brest Écologie Solidarités) et ses 15,74 % obtenus. Du côté du parti présidentiel, la liste LREM (Marchons pour Brest !) portée par Marc Coatanéa n’arrive qu’en quatrième position avec 12,60 % des voix malgré un virage sécuritaire durant la campagne. À croire que le sujet ne fait pas recette à Brest ! Dans ses conditions, François Cuillandre devrait bénéficier d’une marge de manœuvre certaine pour anticiper le second tour, notamment en proposant une alliance à la liste de Ronan Pichon. Il peut aussi compter sur une réserve de voix de la France insoumise puisque les 7,13 % des voix recueillis par Pierre-Yves Cadalen ne devraient très logiquement pas tombés dans l’escarcelle de Bernadette Malgorn ni dans celle du candidat estampillé LREM.
Brest, une droite à l’agonie
Autre enseignement de ce premier tour des municipales, avec ou sans coronavirus, la droite ne parvient pas à s’imposer à Brest. Outre l’échec de Bernadette Malgorn à prendre le leadership local, la liste affiliée Rassemblement National de Renée Thomaïdis n’a recueillie que 6,71 % des suffrages. En cumulant ce résultat avec celui de l’ancienne préfète de région, les deux listes totalisent donc à peine plus de 25 %. Très loin derrière le camp de la gauche au sens large dont, quoiqu’en disent certains protagonistes, François Cuillandre reste le principal chef d’orchestre. Bien qu’il devra tout de même s’assurer de disposer d’une majorité suffisamment solide pour siéger à la Métropole puisque plusieurs communes en faisant partie ont basculé à droite dimanche.
Les résultats définitifs du premier tour :
• François Cuillandre (Brest au cœur !) : 26,54 %
• Bernadette Malgorn (Brest, c’est vous !) : 18,87 %
• Ronan Pichon (Brest Écologie Solidarités) : 15,74 %
• Marc Coatanéa (Marchons pour Brest !) : 12,60 %
• Pascal Olivard (Brest, imaginons demain !) : 9,06 %
• Pierre-Yves Cadalen (Brest à venir) : 7,13 %
• Renée Thomaïdis (Vivre en sécurité à Brest) : 6,71 %
• Emmanuelle Le Pors (Brest la liste citoyenne) : 2,12 %
• Rémy Collard (Faire entendre le camp des travailleurs) : 0,71 %
• Roger Calvez (Démocratie communale et laïcité) : 0,51 %
Outre l’incertitude sur la date de la tenue d’un second tour, ces élections municipales à Brest nous enseignent également que le réservoir de voix de Bernadette Malgorn est donc très maigre pour affronter le maire sortant.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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