Le coronavirus affecte de plus en plus le trafic aérien international. Les compagnies aériennes annulent les vols en masse. Mais la raison de ces annulations n’est pas toujours le risque potentiel pour la santé des passagers ou une protection contre la propagation de la maladie. Souvent, la cause réelle est la faible utilisation des vols.
Le nombre d’annulations de vols a fortement augmenté ces dernières semaines. Du 12 février au 7 mars, le nombre de vols annulés en France a augmenté de près de 70% par rapport au mois précédent, soit environ 900 vols. Au total, il y a eu près de 7 600 annulations en Europe, dont certaines étaient directement liées aux conséquences de la crise du coronavirus. Toutefois, de nombreux vols ont été annulés, non pas directement en raison de restrictions de voyage ou d’avertissements, mais en raison de considérations économiques de la part des compagnies aériennes.
C’est ce que montre également l’analyse des cas reçus par Flightright pour la période mentionnée : seules 6% concernent des connexions à des zones à risque qui ont été annulées en raison de la pandémie de coronavirus. Comme il s’agit de circonstances exceptionnelles, il n’y a pas de demande d’indemnisation. La grande majorité des annulations ne sont donc pas dues aux conséquences directes de la pandémie.
Le groupe Lufthansa a l’intention de réduire son offre de vols jusqu’à 50 % dans les semaines à venir. Selon un communiqué de presse du groupe Lufthansa, l’objectif est de réduire « les conséquences financières de l’effondrement de la demande » dû à la propagation du virus. Air France, American Airlines, Finnair et Norwegian Airlines, entre autres, ont des arguments similaires à ceux de Lufthansa. De nombreuses autres compagnies aériennes réduisent également leurs services de manière drastique.
En vertu du règlement de l’UE sur les droits des passagers, les compagnies aériennes ne sont pas tenues de verser des indemnités pour les annulations ou les retards de vols s’ils sont causés par des circonstances exceptionnelles. Toutefois, si la compagnie aérienne annule un vol en raison de faibles coefficients de remplissage, l’annulation est fondée sur des raisons économiques qui ne sont pas des circonstances exceptionnelles.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine