Candidat aux municipales après avoir remporté le canton en 2015, Erwan Bouvais espère faire basculer la Chapelle sur Erdre et déboulonner le vieux fief socialiste au nord de Nantes, face à l’apparatchik socialiste Fabrice Roussel, qui se représente. Interview.
Breizh Info : Pouvez-vous vous présenter ?
Erwan Bouvais : J’ai 52 ans, je suis professeur d’histoire géographie, je suis à la Chapelle sur Erdre depuis que j’ai 6-7 ans. Je suis conseiller municipal depuis 2008, général depuis 2015. J’ai deux enfants. J’ai été engagé à l’UDF et au Modem, je ne suis plus encarté depuis 2014. Ma liste a le soutien de LREM, le Modem, LR, UDI, le MEI et le Parti Fédéral européen.
Breizh Info : Vous avez une liste à la fois de droite et écologiste ?
Erwan Bouvais : La transition écologique est un impératif, Annie le Gal la Salle qui sera ma première adjointe est très engagée sur ces questions depuis longtemps.
Breizh Info : Quels sont les grands axes de votre programme ?
Erwan Bouvais : Se mettre au service du bien commun, et non d’un dogme ou d’une politique politicienne. J’agglomère des gens de tous horizons, Roussel s’allie avec la France Insoumise et fait un virage à gauche toute.
Breizh Info : Et plus concrètement ?
Erwan Bouvais : L’urbanisme : réviser le PLU, diminuer la densité, Roussel fait 220 à 240 logements par an, nous ce sera 160-170. Protèger les zones pavillonnaires, pas de collectifs à l’intérieur. Intégrer mieux les nouvelles constructions, les cubes bobo-écolos y en a assez.
Breizh Info : Et pour la sécurité ?
Erwan Bouvais : Aujourd’hui cambriolages et agressions sur commerçants ont explosé, nous on va déployer la vidéoprotection, la participation citoyenne et un vrai volet prévention, avec des animateurs de rue et des aides à la parentalité. On va aussi mettre en place un conseil municipal des jeunes.
Breizh Info : Enfin, votre troisième axe ?
Erwan Bouvais : Une nouvelle relation avec la métropole. Je ne veux et je ne serai pas le premier adjoint fictif de Johanna Rolland. Je serai le maire des chapelains. La métropole sert avant tout les avantages de Nantes, qui est un aspirateur à habitants et activités. De 2014 à 2020 le budget moyen pour entretenir les rues à la Chapelle sur Erdre, alloué par la métropole, c’est 400.000 € par an. Juste avant les élections, ils allongent 800.000 euros. On ne fait presque rien, il faut 1 million d’euros par an pour entretenir correctement.
Breizh Info : Que pensez-vous du départ du FC Nantes annoncé par Kita ?
Erwan Bouvais : Je le regrette beaucoup, notamment pour l’image de la Chapelle sur Erdre.
Breizh Info : Le FC Nantes fuit-il Johanna Rolland après l’échec du nouveau stade ?
Erwan Bouvais : C’est certainement un règlement de comptes suite au Yellopark, mais je pense qu’il y a moyen de discuter. Si je deviens maire, j’essaierai de les convaincre de rester, notamment parce qu’on a le CREPS [centre de ressources, expériences et performances sportives] dont l’implantation est logique auprès du FC Nantes.
Breizh Info : Allez vous améliorer les liaisons avec la CCEG ?
Erwan Bouvais : Le Lila Premier vers Treillières et Grandchamp a très bien fonctionné, et pour ma part, je vais retisser des contacts avec la CCEG, dynamique et souple alors que la Métropole est lourde. Puis au nord de la commune, il y a près de 1000 constructions sans alternative à la voiture – on ne peut pas dire aux gens d’abandonner leur voiture et les laisser en plan. Je souhaite lancer une ligne de transport vers la piscine de Treillières et la station de tram-train Aulnay. C’est très simple et concret, tout comme à la fin du mandat, nous aurons le 100% bio et local en restauration scolaire.
Breizh Info : Autre problème récurrent, les Roms. Que proposez-vous ?
Erwan Bouvais : Ils sont logés dans des logements d’urgence depuis 4 à 5 ans, ça se passe plutôt bien avec les voisins. Il faut agir pour les aider à les sédentariser, comme les gens du voyage. Mais je n’ai pas la solution pour plusieurs centaines de familles de Roms. Et si les 27 communes de l’agglomération jouaient le jeu, la problématique serait moins criante, moins concentrée sur quelques communes. On a aussi la chance d’avoir un réseau associatif et paroissial fort : on a 70 syriens gérés par la paroisse, ce sont des gens qui veulent s’intégrer. En commission locale d’insertion – c’est une commission qui gère les personnes dépendant du RSA, pour des aides exceptionnelles ou hors barème, je suis surpris par le sérieux des dossiers qu’ils déposent.
Breizh Info : Vous espérez gagner ?
Erwan Bouvais : Quand on se présente, on espère gagner. J’espère qu’on gagnera pour que notre projet puisse être appliqué.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
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