Seul candidat de gauche déclaré à Orvault – les deux autres sont Sébastien Arrouët, mouillé dans un conflit d’intérêt – et Monique Maisonneuve, tous deux anciens adjoints de Joseph Parpaillon, Jean-Sébastien Guitton entend faire basculer la ville, au nord-ouest de Nantes, et en faire une ville modèle pour la transition écologique et le bio. Interview.
Breizh Info : Jean-Sébastien Guitton, vous portez une liste de gauche ?
Jean-Sébastien Guitton : Oui, une liste qui porte les valeurs écologiques et de gauche, en effet.
Breizh Info : Que voulez-vous faire pour réveiller Orvault ?
Jean-Sébastien Guitton : En faire une ville pilote de la Transition écologique et énergétique. Je suis engagé dans le domaine depuis 20 ans, par mon travail, mon engagement associatif et politique.
Breizh Info : Allez-vous, comme Johanna Rolland à Nantes, commencer par interdire les pesticides ?
Jean-Sébastien Guitton : Non, on ne va pas commencer par ça. Certes, on va travailler avec nos agriculteurs et les habitants pour identifier les parcelles et les habitations les plus exposées, mais surtout on va travailler sur l’avenir des terres pour envisager leur conversion au bio, des appels à projets pour que des agriculteurs bios s’installent. Puis on va aussi lancer une ferme maraîchère municipale sur 2-3 hectares pour produire une partie des légumes pour les cantines.
Breizh Info : Une sorte de kolkhoze municipal ? Vous ne craignez pas de sortir du rôle d’une mairie et de mettre en péril des producteurs locaux ?
Jean-Sébastien Guitton : On veut des résultats pour le bio dans les cantines très vite, et 75 % de l’alimentation bio en fin de mandat. Aujourd’hui, de toute façon, ce ne sont pas des producteurs locaux qui fournissent les cantines, c’est un moyen d’accélérer l’évolution. On va ainsi garantir le localisme, tout en faisant le reste des achats dans le cadre des marchés publics et en travaillant avec la filière bio pour que ça évolue.
Breizh Info : Quelles autres priorités écologiques avez-vous ?
Jean-Sébastien Guitton : Planter des arbres – c’est sur notre logo – végétaliser davantage. Faire des jardins partagés, des cultures dans la ville pour créer du lien social, planter des micro-forêts denses.
Breizh Info : Et pour la sécurité ? En 2014 Orvault avait un cambriolage tous les deux jours, maintenant c’est un par jour.
Jean-Sébastien Guitton : On va recruter des éducateurs spécialisés de prévention ; par ailleurs, sur les cambriolages et les situations de conflits, on a besoin d’avoir le bilan des priorités des policiers municipaux, qu’on n’a pas eu en tant qu’élus d’opposition. On est pour du parler vrai : donc on n’est pas favorable à ce que la police municipale devienne une police nationale bis, ce n’est ni faisable ni efficace. En revanche, avoir des interlocuteurs pour accompagner les victimes des cambriolages, les aider à s’équiper, permettre des achats groupés d’équipements, c’est plus dans le rôle d’une ville.
Breizh Info : Et la vidéoprotection ?
Jean-Sébastien Guitton : Les études montrent que ça coûte cher mais ça n’est pas efficace, ça n’atteint pas les objectifs fixés, donc on ne la développera pas. Ce n’est pas la vidéoprotection qui empêchera les cambriolages.
Breizh Info : Que pensez-vous de l’affaire Orvault Sports Football, où la mairie a renfloué un club dont un adjoint était à la fois salarié et prestataire, malgré des problèmes de gestion relevés par l’audit diligenté par la municipalité ?
Jean-Sébastien Guitton : Légitimement, les Orvaltais se demandent s’il n’y a pas de conflits d’intérêts, et la mairie n’a rien fait pour les persuader du contraire. En lien avec les recommandations d’Anticor, on va être extrêmement vigilants à ne pas se placer dans une situation où les gens ont des doutes. Cependant, du fait du nombre de salariés et des actions du club, j’étais favorable à ce qu’il soit sauvé, dès lors que la gestion était plus rigoureuse. L’audit demandait qu’il y ait de la transparence, je souhaite que ces recommandations soient suivies d’effet.
Breizh Info : Quel bilan dressez-vous du mandat actuel ?
Jean-Sébastien Guitton : On a été des élus constructifs, on n’a pas une vision caricaturale de ses mandats. Il y a des réalisations réussies comme la médiathèque ou la salle Odyssée, mais les conseils de quartier ne fonctionnent pas, le conseil municipal n’est pas transparent, sur l’urbanisme – le domaine de Mme Maisonneuve – il y a une opacité très importante car des projets importants ont été découverts quand ils étaient très avancés, et on a laissé filer les choses. Dans le domaine de l’écologie, si peu a été fait, M. Parpaillon a eu une prise de conscience très tardive.
Breizh Info : Croyez-vous en l’alternance ?
Jean-Sébastien Guitton : On est à un moment de l’histoire politique d’Orvault où il est temps d’engager une transition positive, dans une ville où un arbre figure sur le logo. Pareillement, au niveau social, les efforts ont été très insuffisants. Pour ma part, j’aurai un adjoint en charge de la politique de la Ville, pour que les habitants de Plaisance et d’ailleurs aient un interlocuteur.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
Illustration : DR
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