L’Autriche prend très au sérieux la menace d’invasion migratoire qui pèse actuellement sur la Grèce et sur toute l’Union européenne. Le pays vient d’annoncer le déploiement de soldats le long de ses frontières.
L’Autriche va déployer 2 200 soldats
C’est le cas de l’Autriche qui a annoncé le 9 mars, par les voix de la ministre de la Défense Klaudia Tanner et du ministre de l’Intérieur Karl Nehammer, le déploiement potentiel de 2 200 soldats pour assurer la protection de ses frontières. 850 sont déjà sur le terrain actuellement pour surveiller ces zones en question. Pour Klaudia Tanner, le message est clair : « Nous ne laisserons passer aucun migrant. Nous avons tiré les leçons des erreurs de 2015 ».
L’Autriche n’a d’ailleurs pas attendu de voir les migrants affluer à ses frontières pour étendre la mission d’assistance de ses forces armées aux limites de son territoire la semaine dernière.
Le chantage de la Turquie critiqué
La ministre de la Défense autrichienne n’a pas manqué non plus de désigner la responsabilité de la Turquie dans cette escalade de la tension migratoire aux portes de l’espace Schengen en évoquant une tentative « dramatique et répréhensible » de chantage et d’abus de personnes par Ankara. Le ministre de l’Intérieur ajoutant que l’Autriche était « engagée à mener une opération frontalière forte et robuste ».
Selon Karl Nehammer, la situation à la frontière turco-grecque n’est « pas une crise humanitaire accidentelle » mais bien une tentative du président turc Recep Tayyip Erdogan de faire pression sur la Grèce et l’UE. Le même Karl Nehammer avait déjà déclaré le 1er mars dernier que l’Autriche mettrait un terme à toute tentative de franchissement illégal de sa frontière si les mesures visant à arrêter les migrants en Grèce et à travers les Balkans échouent. Avec une interpellation des migrants par les autorités autrichiennes à la clef !
Un ministre de l’Intérieur conforté par le chancelier Sebastian Kurz, qui a pour sa part rappelé que cette vague de migrants était « une action organisée sciemment par le président Erdogan », qui s’en sert « comme des armes ». Tout en incitant les autres gouvernements européens à résister. Un appel que l’Union européenne a visiblement du mal à entendre.
AK
Crédit photo : Flickr (CC BY 2.0/Kecko) (photo d’illustration)
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