L’Ifop, avec Charles.co , a réalisé un sondage le 5 mars auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000 Français âgés de 18 ans et plus, pour savoir si les Français ont changé leur quotidien par rapport au coronavirus.
Les principaux enseignements de l’enquête (à télécharger en entier ici).
1) L’IMPACT DU CORONAVIRUS SUR LA FRÉQUENTATION DE CERTAINS LIEUX PUBLICS
Un impact probablement conséquent sur la mobilisation électorale au prochain scrutin municipal.
Près de trois électeurs sur dix (28 %) sont susceptibles de ne pas se rendre dans un bureau de vote pour voter aux prochaines élections municipales à cause des risques de transmission du Coronavirus.
- Le poids des seuls électeurs se disant « certains » de ne pas aller voter à cause du virus est certes plus restreint (16 % contre 12 % d’électeurs « probables » de ne pas aller voter) mais il n’en représente pas moins entre 6 à 8 millions d’électeurs si l’on extrapole ce taux sur la base des 44,3 millions d’inscrits en France métropolitaine (Source : Insee, Répertoire électoral unique, données au 14 février 2020).
2) L’IMPACT DU CORONAVIRUS SUR LES COMPORTEMENTS D’HYGIÈNE ET LES RAPPORTS AVEC LES AUTRES
Une grande inertie dans l’adoption des bons gestes de prévention en matière d’hygiène.
Malgré le martellement des messages de prévention sanitaire depuis plusieurs semaines, force est de constater que les mauvaises habitudes des Français en matière d’hygiène corporelle restent très similaires à celles que l’Ifop avait pu observer fin janvier avant l’éclatement de la crise.
- Les Français appliquent à peine plus qu’avant les bons gestes de prévention : ils sont seulement 72 % à se laver systématiquement les mains après être allés aux WC (+1 point par rapport au 31 janvier), 54 % avant de passer à table (+5 points) et 47 % après avoir pris les transports (+2 points). Et la mise en perspective historique de ces données avec celles des trente dernières années confirme l’idée selon laquelle il est très difficile d’éliminer du jour au lendemain les mauvaises habitudes en la matière.
- De même, seuls un quart des Français déclarent se laver les mains systématiquement après s’être mouchés (25 %) et 42 % à penser à se couvrir avec un bras ou un mouchoir lorsqu’ils toussent ou éternuent ou à cracher dans un mouchoir unique, signe de l’impact encore limité des messages de prévention diffusés depuis des semaines sur le sujet.
La bise ou le serrage de mains… des rites de salutation qui restent encore bien ancrés dans les comportements des Français
Les recommandations des autorités sanitaires en matière de contacts physiques sont également loin de faire l’objet d’un respect strict de la part des Français : à peine un quart d’entre eux (25 %) déclarent ne pas serrer la main aux inconnus pour se présenter et seulement 9 % ne font pas la bise à leurs proches.
- En matière de civilité, la proportion de Français s’exposant à des risques de contamination en continuant par exemple à serrer la main pour se présenter/saluer est très forte : 75 % le font à des inconnus (dont 11 % de manière systématique) et 85 % à des proches (dont 26 % de manière systématique).
- De même, faire la bise à ses proches reste un rite de salutation profondément ancré dans les habitudes des Français – 91 % le font toujours dont 31 % de manière systématique –, en particulier chez les jeunes de moins de 25 ans (63 % la font, contre 23 % des seniors) et les habitants du sud-ouest (53 %, contre 34% des Franciliens).
3) L’IMPACT DU CORONAVIRUS SUR LES COMPORTEMENTS D’ACHAT
26 % des Français ont déjà effectué des achats de précautions (ex : pâtes, masques, gel hydro-alcoolique…) à cause du Coronavirus et ils sont autant (25 %) à envisager d’en éviter prochainement.
- Et dans le détail des résultats, ils sont plus précisément 18 % à avoir acheté plus qu’à l’accoutumée du savon ou du gel hydro-alcoolique, 11 % des produits alimentaires (riz, pâtes…), 8 % des masques de protection et 7 % des médicaments.
- Sur ce plan, les achats de précautions sont particulièrement le fait des jeunes de moins de 25 ans (45 %), des habitants de la région parisienne (30 %) et des personnes ayant des proches ayant déjà fait l’objet d’une mesure de confinement ou de quarantaine (49 %).
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