Après avoir annoncé sa candidature courant janvier, l’entrepreneur et promoteur immobilier Tadeusz Kucharczyk, déjà candidat à Nantes en 1989, a jeté l’éponge et renoncé à se présenter à La Chapelle-sur-Erdre, fief socialiste qui a bien des chances de basculer à droite dans deux semaines. Nous l’avons cependant interviewé, sur l’élection à La Chapelle, mais aussi sur le FC Nantes, auquel il a proposé 25 hectares, et sur Johanna Rolland. Propos cash et sans fard.
Breizh Info : Tadeusz Kucharczyk, pourquoi avoir jeté l’éponge ? Vous n’avez pas réussi à constituer une liste ?
Tadeusz Kucharczyk : Si, j’avais une liste complète, mais elle n’était pas représentative. Je fais un fascicule de 48 pages pour expliquer à la population ma décision et ce que j’aurais fait, si j’étais maire.
Breizh Info : Vous aviez proposé au président du FC Nantes Kita 25 hectares à La Chapelle-sur-Erdre pour qu’il reste dans la métropole de Nantes ?
Tadeusz Kucharczyk : Oui, et il attend que les municipales passent. C’est la possibilité de rester sur La Chapelle, sur la métropole de Nantes, il y a un enjeu économique et sportif.
Breizh Info : Pensez-vous que Kita en a tout simplement assez de Johanna Rolland et veut lui échapper ?
Tadeusz Kucharczyk : On ne sait pas ce qui va se passer à Nantes, avec les six femmes qui sont candidates. Cela dit, la délinquance se développe, les gens ont de plus en plus de mal à acheter des appartements – et pour cause, on nous impose 43 % de logements sociaux, 10 % au premier achat [accession], comme sur les logements sociaux on arrive à peine à boucler, il nous reste moins de la moitié des logements pour y arriver, donc les prix flambent. Cela dit à Nantes, il y a des coins où le mètre carré est à plus de 10 000 €, les promoteurs arrivent encore à gagner leur vie.
Breizh Info : Avez-vous des contacts avec Kita ?
Tadeusz Kucharczyk : Je discute avec lui. Mais il est un peu spécial. Il a du mal à comprendre que le foot c’est l’opium du peuple, il fonctionne comme ça, c’est moi qui paye, donc la fermer un peu. L’autre problème c’est que le FC Nantes ne paie qu’un très faible loyer [182 500 € selon un rapport de la Cour des Comptes en 2014] pour la Beaujoire, s’ils payaient le vrai prix, ce ne serait plus du tout le même film.
Breizh Info : Que pensez-vous du projet de l’Arbre aux Hérons ?
Tadeusz Kucharczyk : Ça va donner un peu de boulot, mais c’est surtout un projet pour en mettre plein les yeux alors qu’il y en a qui crèvent. En fait, c’est de l’arrosage systématique, à fond.
Breizh Info : Quel est votre avis sur les candidats à La Chapelle-sur-Erdre ?
Tadeusz Kucharczyk : Ce sont tous les deux des profs, qu’ils retournent à leurs écoles, chacun son métier ! Pour gérer 20 000 habitants, il faut un chef d’entreprise, qui sait ce que c’est de gérer, l’emploi, etc.
Breizh Info : Et entre les deux, qui choisissez-vous ?
Tadeusz Kucharczyk : Je vais laisser une chance à Erwan Bouvais [candidat de la droite et du centre].
Breizh Info : Pourquoi pas le maire actuel, Fabrice Roussel ?
Tadeusz Kucharczyk : Pour la com c’est le plus beau, mais La Chapelle et la métropole sont propriétaires de 80 hectares, il y a un tas de bâtiments en ruines et rien ne bouge. La Chapelle-sur-Erdre est une des communes les plus moches de la métropole. En plus ils ont fait les Perrières, il y a plein de gens concentrés mais pas de commerces, les gens sont obligés de prendre leur voiture, ça met un bazar pas possible dans la circulation. Puis il y a autre chose, le maire a rassemblé toute la gauche, mais les autres, qu’est-ce qu’il en a à faire ? C’est un apparatchik du PS, un parti en pleine déconfiture, auquel il ne reste guère que Nantes, Rezé, Saint-Herblain et La Chapelle, pour combien de temps encore ?
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V