Après le refus de la Russie de continuer de baisser sa production de pétrole, l’Arabie Saoudite a décidé de réduire ses prix et d’augmenter sa production, ce qui a fait plonger le cours de l’or noir lors de la session asiatique de lundi. D’après Bloomberg, cette chute des prix journalière est la pire depuis la guerre du Golfe.
Cette forte baisse des prix augmente la pression sur les marchés financiers déjà affectés par le coronavirus qui se propage partout dans le monde. Ce week-end, par exemple, l’Italie a placé le nord du pays en quarantaine pour endiguer l’épidémie du Covid-19.
Devant tant d’incertitudes, les investisseurs doivent garder la tête froide et profiter des opportunités de trading qui apparaissent. Le plus important est de suivre l’actualité et le calendrier économique pour anticiper une plus forte volatilité et pour protéger ses investissements.
L’OPEP+ n’arrive plus à s’entendre pour contrôler la production de pétrole mondiale et soutenir le prix du baril
L’alliance entre les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et la Russie a volé en éclat lors de la réunion du vendredi 6 mars à Vienne. Moscou a en effet décidé de ne pas prolonger son association avec Ryiad.
Ce partenariat, qui durait depuis trois ans, avait pour but d’apporter un certain équilibre au marché en contrôlant le niveau de production mondial du pétrole, ce qui a permis de soutenir les prix qui avaient chuté.
Après le refus de la Russie de maintenir cette alliance en place, l’Arabie Saoudite a décidé de baisser ses prix et de ne plus restreindre sa production. « L’Arabie a réduit ses prix de livraison en avril de 6 à 8 dollars par baril par rapport à mars en Asie, aux États-Unis, en Europe occidentale et en région méditerranéenne, où la Russie vend une grande partie de sa production » explique Le Figaro.
Il s’agirait des plus fortes baisses de prix depuis au moins 20 ans. Pour de nombreux experts, le pire pourrait encore être à venir. La banque américaine Goldman Sachs pense par exemple que cette stratégie d’intimidation par une guerre des prix pourrait pousser le pétrole jusqu’au niveau des 20 $.
Quelles sont les conséquences de cette baisse des cours de l’or noir ?
L’OPEP+ a fortement surpris les participants aux marchés et a fait chuter le prix du pétrole de plus de 30 %. Les inquiétudes des investisseurs sont encore plus importantes car après l’échec de Vienne, le marché de l’énergie est maintenant confronté à la fois à un choc de l’offre et de la demande.
En effet, la crise sanitaire mondiale due à la propagation rapide du coronavirus a de nombreuses conséquences économiques qui affecte la demande de pétrole mondiale. C’est encore plus vrai pour la Chine (foyer de l’épidémie).
D’après Le Monde, « la Chine représente 14 % de la consommation mondiale, soit 14 millions de barils par jour. Surtout, l’économie chinoise est de plus en plus gourmande en pétrole. En 2019, Pékin était le premier importateur mondial et 80 % de l’augmentation de la demande était due à la Chine seule ! »
Lundi 9 mars, le pétrole a perdu plus de 30 % pour évoluer autour des 28 $, alors que le prix du baril serait déjà passé de 70 $ en janvier à 50 $ en mars avec le ralentissement de l’économie chinoise.
Cette chute des prix qui risque d’avoir des répercussions importantes sur toute l’industrie du pétrole – des géants comme Chevron aux plus petits foreurs de schiste – et sur les économies de nombreux pays.
Par exemple, les économies fortement dépendantes des revenus liés à l’exploitation du pétrole comme l’Irak ou le Nigéria pourraient être fortement affectées. Certains secteurs d’activités pourraient profiter de cette baisse des prix, comme les transports, alors que d’autres secteurs pourraient en pâtir, comme le secteur pétrolier et ses fournisseurs.
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