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Aujourd’hui Milan, demain le Morbihan, après-demain le musulman ? [L’Agora]

« Les frontières physiques n’ont pas de sens contre un virus », déclarait Sibeth Ndiaye sur Europe 1 le 27 février. La porte-parole du gouvernement est une habituée des déclarations malheureuses (« J’utilise ma voiture de fonction… Je suis de tout cœur avec les Franciliens qui galèrent dans les couloirs du métro »), mais cette fois, elle avait un alibi : Emmanuel Macron et plusieurs de ses ministres en visite à Naples assuraient que la France ne fermerait pas ses frontières avec l’Italie.

Or voilà que c’est l’Italie elle-même qui recrée des frontières internes pour tenter d’éviter que l’épidémie galopante de coronavirus qui frappe la Lombardie ne se propage au reste du pays ! Et c’est un gouvernement centriste, censé être un rempart contre le populisme de l’affreux Salvini, qui prend cette décision ! Les frontières idéologiques n’ont pas de sens contre les mesures de bon sens, pourrait presque dire Sibeth Ndiaye.

Plus encore que les professionnels de la santé, cette épidémie venue de Chine épouvante les tenants de la mondialisation. Elle rappelle que les frontières ont aussi une légitimité sanitaire. La mise en quarantaine de la Lombardie tout entière, dans un pays souvent réputé pour son insouciance, va évidemment imposer des révisions déchirantes aux mondialistes rationnels.

Cluster rime avec frontière

L’Italie est moins exotique que la Chine, mais ça n’est pas la Bretagne ? Sur le plan épidémique, la différence entre Milan et le Morbihan pourrait bien être uniquement chronologique. L’Italie a quelques jours d’avance. Les premiers cas de coronavirus y ont été repérés le 31 janvier 2020 ; comme en France, les premiers malades repérés sont des touristes chinois. Le cluster de Lombardie a été détecté le 21 février avec seize cas, celui du Morbihan le 1er mars avec neuf cas.

Et justement, cette notion de cluster porte en elle l’idée de frontière : il s’agit d’un espace géographique dans lequel on constate au moins deux cas d’infection dans un temps rapproché. Le préfet du Morbihan a ainsi pris le 6 mars un arrêté uniquement destiné à délimiter un « cluster Covid-19 » ‑ arrêté abrogé dès le lendemain par un second arrêté qui élargissait ce premier cluster(1) et en créait un second limité (pour le moment) à Saint-Pierre-de-Quiberon. Selon un communiqué publié samedi en fin de journée, le tour de Locminé devrait venir très vite.

Désigner des clusters consiste à créer des frontières intérieures. Dans un autre arrêté, le préfet du Morbihan a aussitôt défini des mesures applicables dans ces zones, et dans ces zones seulement : fermeture des établissements scolaires, lieux de culte, crèches, cinémas, piscines, etc. Ce qui commence à ressembler assez à la situation de la Lombardie.

Des frontières qui renaissent

Les Morbihannais pourront-ils encore voyager demain ? Plusieurs pays (Inde, Turquie, Arabie saoudite…) interdisent carrément leur territoire aux personnes arrivant d’Italie ou de certaines régions d’Italie. D’autres (Chine, Royaume-Uni, Russie…) leur imposent une quarantaine. Ces pays n’auraient aucune raison de ne pas prendre pas les mêmes dispositions envers les Bretons si l’épidémie continue à s’étendre. Car oui, pour que les frontières soient ouvertes, il faut être deux : la France a beau laisser sa frontière ouverte, si le pays de destination ferme la sienne, on ne passe pas.

Au fait, à l’heure où j’écris ceci, on compte officiellement 5 883 cas de coronavirus pour 60,5 millions d’habitants en Italie, soit un peu moins d’un cas pour dix mille habitants, et 233 morts. Faut-il que le tabou de l’internationalisme soit fragile pour qu’il n’y résiste pas. Et une fois ce tabou écrasé, on n’empêchera pas les réflexions libres de se propager. On s’interrogera ainsi sur l’utilité des frontières pour réduire des risques autres que médicaux. Par exemple, quels sont les pays où il y a plus d’un islamiste pour dix mille habitants ? Voilà une piste de réflexion pour Sibeth Ndiaye.

(1) Ce cluster s’appelle dès lors « Auray-Crac’h-Carnac-Brec’h-Saint-Philibert-Sainte-Anne d’Auray ».

E.F.

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place. 

Illustration : copie d’écran du John Hopkins CSSE
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