Ce fléau que représente la pratique du graffiti, issu de la culture hip-hop, ne se contente pas de défigurer les murs de l’Hexagone : en Namibie, les tags commis sur un bâtiment historique par des graffeurs français fait scandale !
Des touristes français saccagent un bâtiment en Namibie
Voilà une affaire qui ne risque pas de redorer l’image des touristes français à l’étranger. En Namibie, pays frontalier de l’Afrique du Sud, des vandales en vacances ont tagué un bâtiment historique situé à Garub, dans le parc national de Namib-Naukluft, au sud-ouest du pays, à savoir une ancienne gare ferroviaire datant de l’époque coloniale et construite par les Allemands dans les années 1900. Elle est devenue par la suite une réserve naturelle pour les chevaux sauvages.
Si, en France, ces horreurs que sont les graffitis font désormais partie des paysages urbains, parfois même avec le concours des collectivités locales, allant parfois même jusqu’à l’organisation d’événements dédiés, il en va tout autrement en Namibie. L’affaire a pris une dimension nationale là-bas et certains locaux se sont mis en quête de retrouver les coupables de ces dégradations murales.
Des graffeurs de Lyon retrouvés via Instagram
Tandis que la Namibie ne dispose que d’un très faible nombre de monuments historiques sur son sol, la traque des vandales a alors commencé sur Instagram, jusqu’à remonter à un groupe de graffeurs français, lesquels y ont également publiés des clichés de leurs « œuvres » réalisées dans d’autres zones du pays durant leur séjour grâce, entre autres, aux signatures laissées par l’équipe de tagueurs telles que « Lyon 2020 ».
Ces derniers proviendraient donc, pour une partie d’entre eux, de Lyon, et appartiendraient plus particulièrement à un collectif dénommé « JAB », déjà connu des autorités françaises pour des dégradations de bâtiments publics et privés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Des wagons de la SNCF avaient eux aussi été ciblés et le préjudice causé par ces peintures intempestives avait alors été estimé à un million d’euros. Un Canadien ferait aussi partie du groupe.
Une plainte et un courrier au maire de Lyon
Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée mais cela pourrait être fait sous peu selon un quotidien lyonnais. De même, des courriers vont partir à destination de l’ambassadeur de France en Namibie et de Gérard Collomb, maire de Lyon.
De son côté, la HAN (Hospitality Association of Namibia), une entité regroupant des professionnels du tourisme et de la restauration en Namibie, a condamné la vandalisation du bâtiment historique en soulignant « le manque de respect des graffeurs étrangers » pour le patrimoine namibien.
Enfin, le tollé provoqué par ces adeptes français de « l’art de rue » a été amplifié par le fait qu’ils ont publié sur les réseaux sociaux des vidéos prises à partir d’un drone avec des images de girafes et d’antilopes effrayées par l’appareil. De très encombrants touristes en somme !
AK
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Raymond June)
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