À Lorient, le groupe Kolibri a recruté 10 migrants pour les employer dans ses établissements. Avec l’aide de la Région Bretagne et de plusieurs acteurs locaux.
Kolibri veut « amener de la diversité » dans son personnel
Faudra-t-il demain être forcément « issu de la diversité » pour trouver un emploi en Bretagne ? Pour être embauché au sein du groupe Kolibri, avoir le statut de « réfugié » est un atout non négligeable. Opérant dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des services, l’entité dont le siège se trouve à Lorient, et qui emploie déjà 130 personnes à travers la Bretagne dans divers établissements, envisage d’en ouvrir trois nouveaux dans le quartier de la gare lorientaise en juin 2020.
Pour doter en personnel ces trois lieux parmi lesquels on compte un hôtel, un restaurant et une sandwicherie-saladerie, le groupe Kolibri envisage d’employer quelques quarante personnes. Dont 10 ayant le statut de « réfugié ». Un choix qui fait de Kolibri un élève particulièrement zélé face à l’obligation diversitaire actuelle.
Du côté du groupe Kolibri, de l’aveu du président du groupe Kolibri Bertrand Hesnard, on explique ne pas être « là que pour faire des profits » mais vouloir « être un acteur sociétal ».
Un recrutement de migrants conseillé par la Région
Pourquoi s’intéresser au sort de ces migrants fraîchement débarqués ? « Nous nous sommes dit qu’il y avait un enjeu pour ces personnes qui sont à la recherche d’un travail. Comment faire pour les recruter ? », rétorque Bertrand Hesnard.
Pour mener à bien le recrutement de ces migrants âgés de 18 à 40 ans, le groupe Kolibri a bénéficié des conseils de la Région Bretagne, laquelle a en charge la compétence sur la formation professionnelle. Mais d’autres organismes, comme Pôle emploi, la Mission locale ou Sauvegarde 56, n’ont pas manqué d’apporter eux aussi leur concours à cette promotion de la « diversité », avec même « une formation sur mesure » qui a été mis en place.
Ainsi, parmi les futurs migrants employés suivant actuellement une formation à l’Institut breton d’éducation permanente, on compte des Afghans, Soudanais, Iraniens, Soudanais, Maliens, Érythréens, Serbes ou encore Congolais. Une « mixité de culture » qui « intéresse » le groupe Kolibri.
Kolibri : un choix stratégique risqué
La Région Bretagne ne se contente d’ailleurs pas seulement de conseiller mais également de financer : les migrants bénéficient du dispositif de la Région Qualif emploi, qui consiste à la prise en charge intégrale du coût de la formation par le Conseil régional.
Par ailleurs, si Kolibri annonce déjà vouloir renouveler l’expérience du recrutement de migrants pour d’autres établissements, notamment à Brest où une nouvelle ouverture est prévue bientôt, le groupe court le risque de déclencher un « bad buzz » en mettant en avant sa politique « diversitaire » sachant que des groupes d’internautes (comme le compte Twitter Watching Giants) ont désormais décidé de mener des campagnes de type Sleeping Giants en dénonçant les entreprises faisant la promotion de l’immigration.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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