Le bilan de François Cuillandre en matière de sécurité à Brest est désastreux. De quoi empêcher sa réélection aux prochaines élections municipales ?
François Cuillandre, candidat mis en examen
François Cuillandre briguera-t-il un quatrième mandat à Brest ? Tandis que les élections municipales vont se dérouler les 15 et 22 mars prochains, l’heure du verdict approche pour l’actuel maire, qui a par ailleurs fait l’objet d’une mise en examen pour recel d’abus de confiance à l’automne dernier dans l’affaire de l’association « Vivre à Brest » – une caisse de « solidarité » des élus brestois du PS, mais aussi caisse noire.
Malgré les ennuis judiciaires, François Cuillandre se présentera donc face au suffrage des Brestois. Pour rappel, lors du dernier scrutin de 2014, le socialiste avait recueilli 42,46 % des voix au premier tour. La liste divers droite de Bernadette Malgorn arrivait alors deuxième (27,64 %), devant une autre divers droite, celle de Laurent Prunier (9,96 %). S’en suivaient les listes FN d’Alain Rousseau (9,79 %) et Front de gauche de Quentin Marchand (8,15 %). Le second round voyait François Cuillandre ravir la mairie avec 52,71 % des suffrages, Bernadette Malgorn n’en récoltant que 47,28 %.
Possiblement 10 listes à Brest
Pour ces municipales de 2020, les électeurs brestois devraient avoir l’embarras du choix pour désigner leur nouvel édile. Au total, ce sont donc pas moins de 10 listes qui ont été déposées avant le 27 février, tandis que les incertitudes planaient sur la validation par les autorités pour certaines d’entre elles.
Elles se présentaient comme suit :
- Brest à venir ! – Pierre-Yves Cadalen (La France insoumise – Ensemble insoumis)
- Marchons pour Brest ! – Marc Coatanéa (La République en marche – MoDem – Agir la droite constructive)
- Brest, imaginons demain – Pascal Olivard (Centre)
- Brest au cœur ! – François Cuillandre (Parti socialiste – Parti communiste – Brest nouvelle citoyenneté – Parti radical de gauche-le Centre gauche)
- Faire entendre le camp des travailleurs – Rémy Collard (Lutte ouvrière)
- Brest écologie solidarités – Ronan Pichon (Europe Écologie Les Verts – Union démocratique bretonne – Génération-s – Génération écologie – Radicaux de gauche)
- Brest, imaginons demain – Pascal Olivard (Centre)
- Démocratie communale et laïcité – Roger Calvez (Parti ouvrier indépendant démocratique – POID)
- Brest, c’est vous – Bernadette Malgorn (Droite et Centre)
- Brest la liste citoyenne (100 % citoyen)
- Vivre en sécurité à Brest – Renée Thomaïdis (Rassemblement national)
À noter que la liste Brest la liste citoyenne a la particularité d’être composées (en partie seulement faute de volontaires) de candidats tirés au sort… Et propose d’instaurer un référendum pour chaque grand projet.
Insécurité : le désastreux bilan des années Cuillandre
Pour gagner la mairie, plusieurs candidats ont mis en exergue l’un des points noirs du bilan de la municipalité socialiste de François Cuillandre, à savoir l’insécurité. Bien que certains semblent déjà entrevoir les collusions à venir entre les deux tours malgré des divergences de façade.
Depuis 2001, date d’arrivée de François Cuillandre dans le fauteuil de maire, la situation sécuritaire de la ville s’est progressivement dégradée, jusqu’à la survenue d’événements graves ces dernières années. Des règlements de comptes entre bandes rivales aux trafics de drogue en passant par les exactions des migrants jusqu’à l’incendie d’un centre social à Pontanezen, la métropole de l’ouest breton n’a désormais plus rien à envier à Marseille ou aux banlieues d’Île-de-France. Sans oublier les frasques passées de l’imam salafiste Rachid Abou Houdeyfa, les incendies de voitures à répétition ou encore l’arrestation de 7 islamistes présumés lors d’un coup de filet antiterroriste au mois de janvier dernier.
Il faut dire que Brest brille notamment par le laxisme qui y règne, la ville s’enorgueillissant d’être la dernière ville de plus de 100 000 habitants à ne pas s’être dotée d’une police municipale. Cette situation, plusieurs candidats entendent y mettre fin s’ils sont élus. À commencer par Bernadette Malgorn, qui réclame une police armée.
Le ton est similaire chez la candidate Rassemblement national Renée Thomaïdis :
#Brest: Triste constat d’un quartier populaire une fois de plus touché par la montée incontrôlée de l’insécurité. TOUS les Brestois doivent pouvoir #VivreEnSécuriteàBrest pic.twitter.com/eUCGwZY5n8
— Renée Thomaïdis (@ReneeThom29) February 27, 2020
Les brigades de tranquillité de François Cuillandre…
Mais, plus surprenant, le candidat LREM Marc Coatanéa a également annoncé faire « de la sécurité la priorité numéro 1 » de sa liste Marchons pour Brest. En proposant notamment de créer une police municipale de 50 agents et le déploiement d’un dispositif de vidéosurveillance et de vidéoprotection.
Dans une ville ayant placé Emmanuel Macron en tête au premier tour avec 28,02 % lors de l’élection présidentielle de 2017, rien ne semble cette fois acquis pour François Cuillandre. Qui, pour tenter de se repositionner sur le terrain de la sécurité, envisage la création de deux brigades de tranquillité en cas de réélection. L’une, composée de 25 agents, serait dédiée à la tranquillité urbaine, l’autre, avec 15 agents, à la tranquillité des transports. Des brigades « non armées », qui « veilleront au respect des règles communes, verbaliseront les incivilités et pourront saisir la police nationale en cas de besoin. » Une annonce un peu légère, et un peu trop tardive pour être crédible surtout…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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