On parle toujours des paradis fiscaux exotiques, mais fort peu des îles anglo-normandes…
La France dispose d’une liste noire concernant les paradis fiscaux ; elle a été actualisée récemment et compte treize pays ou territoires : Anguilla, les Bahamas, les Fidji, Guam, les îles Vierges américaines, les îles Vierges britanniques, Oman, Le Panama, les Samoa américaines, les Samoa, les Seychelles, Trinité-et-Tobago et le Vanuatu (Les Échos, mercredi 19 février 2020).
On remarquera l’absence dans cette liste de trois paradis fiscaux célèbres : le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Irlande. L’association britannique Tax Justice Network vient de publier un rapport recensant les pays les plus opaques. Les Pays-Bas figurent ainsi au huitième rang de l’indice, avec ses dépendances Aruba et Curaçao. On y note les pratiques du Royaume-Uni, de ses territoires d’outre-mer, comme les îles Caïmans ou les îles Vierges britanniques, et les dépendances de la Couronne. Une « toile d’araignée » auquel il sous-traite ses activités douteuses (Le Figaro Économie, mercredi 19 février 2020).
Mais il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin pour trouver un paradis fiscal dépendant de la Couronne britannique : les îles anglo-normandes (voir l’ouvrage de Maxime Renahy, Là où est l’argent, Les Arènes, avril 2019). Toutes les banques françaises y ont pignon sur rue pour le plus grand bonheur de leurs clients (grandes fortunes, multinationales…) qui souhaitent échapper à l’impôt. Les « petits contribuables » ont toujours la possibilité de prendre le bateau à Saint-Malo avec quelques « économies » dans leur sac à dos…
Le voyage dure 1h20 entre Saint-Malo et le port de Saint-Hélier (île de Jersey) avec la compagnie Condor ferries. Aller et retour dans la journée.
Bernard Morvan
Crédit photo : Le port de Saint Hélier, Dan Marsh/Wikimedia (cc)
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