La Turquie a ouvert ses frontières avec la Grèce à plus de 100 000 migrants et réfugiés dans une tentative apparente de faire pression sur l’UE à propos de la crise en Syrie.
Plus de 100 000 migrants en route depuis la Turquie
Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi 28 février qu’il autorisait les migrants à quitter le territoire par certains points de passage, suite à l’escalade des combats dans la province d’Idlib et à la mort de 33 soldats turcs lors d’un raid aérien.
Presque immédiatement, des milliers de personnes ont commencé à se rassembler dans la zone frontalière entre les deux pays, ce qui a incité les autorités grecques à lancer des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour repousser les assauts des migrants.
Dimanche 1er mars au soir, le ministre turc de l’Intérieur, Suleyman Soylu, a annoncé que 100 577 personnes avaient quitté la Turquie en passant par la ville d’Edirne, soit plus du double du nombre de personnes qui étaient passées par là à la fin de la journée de samedi. Pour cette même journée de samedi, l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) indique avoir recensés environ 13 000 migrants rassemblées aux points d’entrée officiels de la frontière gréco-turque, à Pazarkule et Ipsala notamment.
Ces racailles qui jettent des pierres à la frontière sont en fait
_de gentils réfugiés
_qui fuient les violences
_qui ne violeront pas nos filles
_que nous devons accueillir à coup d’allocations, en saignant nos retraites
Attention à ne pas stigmatiser !
pic.twitter.com/tz639xyPVm— David van Hemelryck (@David_vanH) March 1, 2020
Aucun Syrien arrêté parmi les clandestins !
Les images d’incidents aux points de passages frontaliers entre la Grèce et la Turquie ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux ce weekend. Images sur lesquelles on constate notamment la violence et la détermination des migrants à pénétrer dans l’Union européenne. L’augmentation considérable du nombre de ces migrants extra-européens a également accru la pression sur les autorités grecques le long des 212 kilomètres de frontière terrestre entre les deux pays.
Des autorités qui ont quant à elles précisé dans un communiqué qu’entre le samedi 29 février 6 heures et le dimanche 1er mars à la même heure, « 9 972 entrées illégales ont été empêchées dans la région d’Evros ».
Autre point à relever, pour la première fois depuis 2014, des migrants (17 Afghans) ont été emprisonnés pour être entrés illégalement en Grèce. La Grèce déclare ainsi avoir arrêté 66 individus vendredi 28 février et 70 le lendemain. Selon un communiqué des autorités grecques, parmi ces migrants, « personne ne venait d’Idlib (Syrie), la plupart venaient d’Afghanistan, du Pakistan et de Somalie ».
Tandis qu’en échange d’une aide financière de l’UE chiffrée à 6 milliards d’euros conclu lors d’un accord datant de 2016, la Turquie avait accepté d’endiguer le flux de migrants vers l’Europe en échange d’une aide financière, Ankara, par la voix de Recep Tayyip Erdoğan, a revu ses positions : « Nous ne fermerons pas les portes aux réfugiés. […] L’Union européenne doit tenir ses promesses. Nous ne sommes pas obligés de nous occuper et de nourrir autant de réfugiés. »
Face à ce qui s’apparente à une déclaration de guerre déguisée, la réponse des Européens, justement, se fait attendre. Les Grecs ne pourront veiller seuls sur l’entrée du sanctuaire Europe bien longtemps…
AK
Crédit photo : DR (Photo d’illustration)
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2 réponses à “Grèce. La Turquie confirme le départ de plus de 100 000 migrants vers l’Europe”
[…] Extrait de: Source et auteur […]
[…] d’ouvrir ses frontières avec l’Europe pour laisser passer les migrants bloqués sur son sol a impacté en premier lieu la Grèce, pays aux avant-postes, d’autres voix européennes se font désormais […]