Réalisée au lendemain de l’annonce du premier Français à perdre la vie à cause de l’épidémie (décédé le 26 février à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris), cette enquête de Ifop réalisée pour le site d’information santé llicomed.com montre que le Coronavirus suscite un niveau record d’inquiétude chez les Français au point que le gouvernement n’a plus seulement affaire à une crise d’ordre sanitaire et biologique mais aussi une crise de nature psychologique et politique.
1 ) L’épidémie de Coronavirus suscite un niveau record d’inquiétude chez les Français
Plus de six Français sur dix (61%) se disent inquiets pour eux et leur famille, soit une proportion en forte hausse par rapport à ce que l’Ifop avait pu observer en fin janvier (44%, +17 points) Ce niveau d’inquiétude est le plus élevé jamais observé à l’égard d’un virus lors des principales crises sanitaires vécues au cours des quinze dernières années (35% pour la grippe aviaire en 2006, 35% pour la grippe A en 2009 et 55% pour Ebola en 2014).
Cette inquiétude est particulièrement intense dans les grandes agglomérations (68% chez les habitants de l’agglomération parisienne), dans les milieux populaires (68% chez les ouvriers) et les personnes généralement les plus sceptiques à l’égard des pouvoirs publics (ex : 72% chez les sympathisants des Gilets Jaunes, 76% chez les sympathisants RN)
2) Les Français s’avérèrent de plus en plus critiques à l’égard de la gestion gouvernementale de cette crise sanitaire et des informations données par les pouvoirs publics
Le jugement de la population sur l’action du gouvernement face au coronavirus se montre de plus en plus sévère au regard du nombre croissant de Français estimant qu’il cache certaines informations (57%, +12 points par rapport au 29-30 janvier)
De même, les Français ne sont désormais plus qu’une minorité à trouver que le gouvernement Philippe a communiqué de manière claire (48%, -11 points par rapport au 29-30 janvier), qu’il a réagit rapidement (48%, -11 points par rapport au 29-30 janvier) ou qu’il a pris toutes les mesures sanitaires nécessaires (46% , -14 points par rapport au 29-30 janvier).
Enfin, la majorité des personnes interrogées estiment qu’il ne donne pas tous les moyens aux infrastructures et professionnels de santé pour éviter la propagation de l’épidémie en France (53%).
3) Une forte inquiétude à l’idée de fréquenter des lieux publics (stade, transports en commun) et les étrangers originaires des zones les plus touchées par le virus (Asie, Italie)
Une majorité de la population exprime une inquiétude à fréquenter des lieux publics comme les stades (54%) ou les transports en commun : 54%, sachant que cette peur monte à 56 % chez les utilisateurs quotidiens des transports collectifs.
L’impact dans les autres aspects de la vie quotidienne est plus limité mais il est quand même loin d’être négligeable si l’on en juge le niveau d’inquiétude exprimée à l’idée d’aller dans un salon/exposition (41%), faire ses courses (31%) ou encore aller voter aux prochaines élections municipales (25%).
Cette inquiétude s’exprime également à l’égard des étrangers en général (57%) et notamment de ceux originaires des zones les plus touchées par le virus comme l’Asie (60%) ou l’Italie (56%).
Étude Ifop pour llicomed.com (voir toute l’étude ici) publiée en exclusivité dans le Parisien réalisée par internet du 27 au 28 février 2020 auprès d’un échantillon de 1 004 Français âgés de 18 ans et plus.
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