L’insécurité à Nantes est vécue de plus en plus difficilement par les nantais, y compris par les professionnels qui sont en première ligne – clients agressés, vols, casse, climat difficile, cambriolages… Un nouveau rassemblement a rassemblé une centaine de professionnel de la nuit ce mercredi à 14h30 place Royale. A cette occasion ils ont édité un flyer avec des consignes de sécurité pour leurs clients.
Rééditées en affichettes dans les établissements de nuit, ces consignes dressent en filigrane le tableau d’une ville en état de siège, abandonnée aux délinquants. Lesquels sont singulièrement bien traités par l’institution judiciaire – la grève des avocats en ce moment n’arrangeant rien.
Ainsi, les professionnels de la nuit réunis au sein du collectif Sécurité Nocturne Nantes (S2N) donnent les conseils suivants : « éviter de sortir son téléphone, opter pour une veste avec des poches intérieures, faire attention à ses verres pour éviter d’être drogués, rester sur les grands axes, ne pas passer par des petites rues, ne pas répondre aux remarques même déplacées, privilégier les petits sacs, pas de sac ouvert, pas de téléphone dans les poches arrière, partager les taxis ou ubers, éviter de sortir une cigarette, ne pas s’arrêter dans des lieux isolés pour chercher quelque chose dans son sac ou répondre à un sms, dans le bus rester près du chauffeur ».
Et surtout, « ne pas rentrer seul mais en groupe » et « ne pas laisser ses amis rentrer seuls ». Quelques autres conseils sont donnés sur une autre affichette : « s’équiper d’un système alarme porte-clés, programmer un numéro d’urgence sur son téléphone » ou encore, « si vous êtes victime ou témoin d’une agression, appelez au secours, fédérez rapidement, le nombre fait la force ».
Des recommandations qui suscitent des réactions diverses. « Pour ma part, je n’aurai pas écrit ça comme ça, mais y a un vrai problème, certaines nuit, on se croirait vraiment à Bagdad. On a aussi des clients qui ne viennent plus, ou pas aux mêmes heures, car ils estiment que la nuit on ne peut pas accéder à notre établissement ou en partir sans se faire alpaguer ou agresser », explique un patron d’établissement dans le Bouffay.
« C’est un peu apocalyptique », s’insurge une serveuse, qui reconnaît cependant qu’elle a « toujours sur elle un spray lacrymo… et ça m’est déjà arrivé de m’en servir ! ça devient de plus en plus craignos, et la mairie regarde conscieusement à côté, la police aussi d’ailleurs, c’est difficile d’en voir physiquement la nuit, quand on en a besoin ».
Bienvenue à Nantes…
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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