Inauguré l’an dernier, le 21 mars, par Johanna Rolland, le marché nocturne du jeudi soir à Talensac (16h-20h), au cœur de Nantes, n’a jamais vraiment bien marché… comme beaucoup des réalisations du mandat 2014-2020 de Johanna Rolland du reste. Au point qu’il aurait maintenant du plomb dans l’aile. Le point sur la situation.
Alors que le marché de Talensac commence franchement à accuser son âge et le manque d’entretien dont il fait l’objet – au point qu’une rénovation complète ne serait pas du luxe – la municipalité socialiste, à un mois des municipales, a fini par entendre les doléances des commerçants et commencé à réparer les infiltrations les plus visibles sur le toit, débarrassé aussi de ses détritus et autres jeunes pousses d’arbres. Néanmoins pour le nettoyage des plafonds des auvents, réclamé à cors et à cris tant les toiles d’araignées et la poussière se voient, rien n’a encore bougé.
Par ailleurs, le marché du jeudi soir n’a pas trouvé son public, et les commerçants eux-mêmes commencent à jeter l’éponge. « Au début, nous étions 25. Puis 20, puis 18, 15… maintenant nous sommes 10-12 », explique un commerçant de la halle. Un autre explique « moi, j’ai arrêté. On voit la marchandise s’abîmer, on a du mal à redémarrer le vendredi matin où on vend pourtant mieux, et ça ne sert à rien ». Un vendeur précise : « le pire que j’ai fait, c’est 30 euros. Mais ma voisine, une fois, a fait zéro ».
Un autre : « si tu n’as pas de route, ça va encore. Mais franchement, on ouvre pour faire de l’épicerie, six huîtres par là, un saucisson par ci. Certes, on a 30 ou 40 clients qui sont contents de venir, mais ouvrir, mettre la marchandise, l’électricité, les salaires du ou des vendeurs, ça ne vaut guère la peine ». Pourtant, « il y a bien une attente, mais ce n’est peut-être pas le bon jour, ni la bonne organisation ».
Si le marché du jeudi soir a du plomb dans l’aile, rien n’a encore été annoncé. « On arrive au bout des 1 an de test, mais ils annonceront après les élections », croit savoir un commerçant. « Vu les scores riquiqui que Johanna fait dans le quartier, ils essaient de ne pas aggraver son cas », commente, goguenard, un client. « Déjà que ses affiches ne restent pas 24 h sur les panneaux, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ici, Nantes n’est pas en confiance ! » [la liste de la maire s’appelle Nantes en confiance]
Un marché qui serait plus efficace avec des commerçants à l’extérieur
Alors que certains commerçants proposent un report vers le mercredi ou le vendredi, ils sont maintenant plusieurs à affirmer que « les choses ont été mal gérées avec les commerçants des auvents, et ça marcherait mieux si on les autorisait à venir aussi, car ils amènent du monde et font tourner le marché ».
Il y avait eu effectivement plusieurs volontaires, notamment en primeurs, vêtements, jus de fruits… et chez d’autres marchands qui viennent habituellement en semaine. « Mais il y a eu des commerçants de l’intérieur qui ont fait barrage, d’autres qui ont cru que la halle pouvait se débrouiller toute seule, et finalement ils les ont tous refusés. Alors que c’est clair maintenant que s’il y avait au moins quelques commerçants à l’extérieur, ça tournerait nettement mieux », développe un commerçant de l’intérieur.
« Il y a aussi eu un gros problème de communication », assène un autre. « Du dehors, ça ne se voit pas qu’on est ouverts, et puis Presse O, ils sont gentils, ils ont fait un bel encadré avec une belle photo du président des commerçants [Vincent Touzet], mais personne ne les lit, surtout en page 5. Quant à Talensac TV [une TV locale en partenariat avec Presse Océan], c’est bien gentil, mais tout le monde s’en fiche en fait, c’est une idée qui avait de l’avenir il y a cinq ou dix ans, maintenant c’est tout à fait has been ».
C’est vrai que 75 ans après sa création, Presse Océan n’a plus de bâtiment de rédaction ni de site web autonomes, et son lectorat ne cesse de décroître. « Talensac et Presse O, ce sont deux hommes malades dans le même lit, ça n’a jamais fait un homme sain », achève-t-il. Transmis.
« Au-delà de la question du marché nocturne, ce qu’il nous faut maintenant, c’est un marché rénové, et qui soit vraiment en tête des priorités de la mairie », explique un autre commerçant, à l’extérieur. « On a l’impression qu’avec cette mairesse, ce ne sera jamais le cas. Pis, elle nous envoie régulièrement la police municipale, genre vers 11h30 quand ça tourne bien, pour pruner et les clients, et les commerçants. Ils en prunent aussi le jeudi après-midi. Cette municipalité nous plombe. Par conséquent, changeons-en. Certains de nous votent ici et beaucoup de nos clients aussi. Le fait que Johanna Rolland n’a cessé de plomber Talensac, on s’en souviendra. Plus que trois semaines ! ».
Louis Moulin
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