Le 27 février dernier à 8 heures du matin, trois pompiers ont été violemment agressés par un SDF auquel ils portaient assistance. Alcoolisé, il s’était endormi dans une rame de tramway arrivée à son terminus, à la gare de Pont-Rousseau. Les agents de la TAN ont appelé les pompiers.
Cependant, le SDF s’est montré agressif une fois qu’il a été réveillé par les pompiers, les a frappés et menacé de mort. Les trois pompiers ont porté plainte, le SDF a fini en salle de dégrisement, puis garde à vue et a reconnu les faits. Il a été libéré avec une convocation dans le cadre d’une CRPC (plaider-coupable) pour le 1er juillet prochain.
121 pompiers agressés en 2018 en Bretagne historique, la moitié dans le 44
Les pompiers relèvent une très forte augmentation des agressions depuis 2017 : plus de 100 en 2019 dans le département, contre 48 en 2018, 17 en 2017 et 26 en 2016. Selon une autre étude, 65 pompiers ont déclaré avoir été agressés en 2018 en Loire-Atlantique, 18 en 2017 et 3 en 2018 dans les Côtes d’Armor, 11 en 2017 et 13 en 2018 dans le Finistère, 25 en 2017 et 22 en 2018 en Ille-et-Vilaine, 2 en 2017 et 18 en 2018 dans le Morbihan. Ce qui fait tout de même 121 pompiers agressés en 2018 sur l’ensemble de la Bretagne, dont 53% en Loire-Atlantique.
Comme les agents de la SEMITAN – pour lesquels ça n’a guère suffi à endiguer les agressions – les pompiers des neuf centres de secours les plus exposés aux agressions ont été équipés depuis le 1er novembre dernier de caméras piétons.
Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les pompiers ont été agressés par un homme alcoolisé qui a fait une sortie de route près de Châteaubriant, n’a pas hésité à leur jeter des pierres et s’est entièrement deshabillé devant eux. Il était sous l’effet d’un mélange de médicaments et d’alcool. En récidive pour violences, il a été condamné à sept mois de prison ferme en comparution immédiate.
Selon un pompier nantais, « ça devient de plus en plus compliqué, et on est en butte à une violence sans cesse croissante. Pour faire simple, ce sont essentiellement des gens alcoolisés à qui on porte assistance – jeunes dans le centre-ville, SDF, interventions en fin de soirées, rixes entre routards… et de plus en plus on voit des gens qui mélangent des médicaments avec lesquels ils se droguent, comme le Rivotril [un anti-épileptique] ou du Séresta [utilisé dans le cadre d’un sevrage alcoolique ou d’une anxiété sévère] et de grosses quantités d’alcools pas chers. Comme il y a des trafics de médicaments et d’ordonnances, ça ne pourra qu’empirer, et nous on se retrouve au milieu, mais on n’est pas armés ni vraiment préparés. Notre métier, c’est de sauver des vies ».
Louis Moulin
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine