Oriol Junqueras, leader indépendantiste catalan, condamné par la justice espagnole pour la tentative de sécession de 2017, va bénéficier du régime de la semi-liberté.
Oriol Junqueras privé d’immunité
Le président du parti de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) Oriol Junqueras avait écopé de à 13 ans de prison et d’inéligibilité pour « sédition (et) détournement de fonds publics » lors du procès des dirigeants nationalistes catalans le 14 octobre 2019 à Madrid. Au total, ce furent 99 années de prison cumulées qui furent prononcées par la justice espagnole contre l’ensemble de ces leaders.
Oriol Junqueras, ancien vice-président du gouvernement régional de Carles Puigdemont, fut notamment l’homme chargé par ce dernier de préparer le référendum interdit du 1er octobre 2017 sur l’indépendance de la Catalogne. Suite à la prononciation de ces peines très sévères, la Catalogne verra une mobilisation sans précédent d’une grande partie de sa population pour protester contre celles-ci.
Par ailleurs, si la Cour européenne de justice avait confirmé le 19 décembre dernier l’immunité parlementaire d’Oriol Junqueras en tant que député européen, le Parlement européen avait quant à lui préféré suivre une décision de la justice espagnole en lui retirant sa qualité d’eurodéputé. La mesure avait pris effet le 3 janvier. Oriol Junqueras devait donc rester en prison.
La justice espagnole grince des dents
Mais les choses viennent de prendre un nouveau tournant puisque les autorités catalanes, par l’intermédiaire du ministère régional de la justice, ont fait savoir le 27 février que l’homme avait obtenu l’autorisation de sortir de prison six heures par jour trois fois par semaine pour travailler.
Oriol Junqueras n’est pas le seul prisonnier politique catalan à avoir bénéficier d’un aménagement de sa peine : des permis pour travailler, faire du volontariat ou s’occuper d’un proche ont été octroyés à sept des neufs nationalistes emprisonnés. De son côté, le parquet espagnol a critiqué ces pratiques, considérant que le gouvernement catalan généralisait ces régimes de semi-liberté « déguisés » alors que cela devrait rester « une mesure exceptionnelle » selon lui.
En parallèle de cette actualité judiciaire, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a entamé des négociations bi-latérales directes entre son gouvernement et l’exécutif catalan depuis le 26 février afin de tenter de trouver un début de solution aux tensions entre les deux entités.
AK
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