Entre début 2018 et fin 2019, des clients alcoolisés se sont faits dérober leurs cartes bancaires dans des boîtes de nuit. Les deux instigateurs des vols ont été retrouvés, avec un préjudice qui dépasse 28.000 € Ils sont tous deux en situation irrégulière.
Les suspects relevaient les codes de cartes bleues puis les dérobaient, avant de faire des paiements ou des retraits pour leur compte. Deux suspects ont finalement été identifiés grâce à la vidéoprotection et la téléphonie : l’un d’eux était déjà en détention pour d’autres délits, l’autre a été interpellé mi-février. Tous deux, en situation irrégulière, devraient être jugés sous peu – même si le contentieux pénal est très perturbé par la grève des avocats.
Par ailleurs, deux personnes issues de la communauté des gens du voyage, J. Garcia, 61 ans, et A. Delorme, 20 ans, ont été mis en examen à Angers pour vol en bande organisée et traite d’être humains. Au sein d’un clan familial du pays de Saumur – en tout 7 hommes et 5 femmes de la même communauté ont été interpellé – ils menaient des vols, généralement par ruse, auprès de personnes âgées en prétextant la vente de calendrier. Un autre volet plus sordide s’y est rapidement ajouté.
Contre le gîte dans des camions aménagés et un couvert sommaire, ils profitaient du fruit du travail ou de la mendicité de SDF. Un délit qualifié d’esclavagisme. Ce ne seraient probablement pas les seuls, mais les poursuites judiciaires seraient rares, comme le montre un témoignage que nous avons récolté.
L’an dernier, nous avions rencontré un SDF du quartier Talensac qui s’était retrouvé « à la rue après avoir perdu [s]on boulot et un divorce. Mais je touchais 1400 € de chômage, j’étais à la rue quand même. A Nort [sur Erdre], une fois que j’avais bu, des manouches m’ont gardé, ils me logeaient dans une caravane, ils m’avaient pris mes papiers, mais je leur donnais tout l’argent, ils allaient retirer pour moi, et je travaillais pour eux gratis. J’ai réussi à fuir au bout de quatre mois ». Aujourd’hui recasé et relogé, la victime n’a jamais porté plainte, « j’ai eu honte après, et c’est moi-même qui leur donnais l’argent ».
Il y a cependant des cas de poursuites judiciaires : en 2017, un couple issu de la communauté des gens du voyage de Descartes (37) a été arrêté après avoir réduit en esclavage un SDF pendant cinq ans. Ils avaient confisqué ses papiers, et s’accaparaient aussi son RSA et la nourriture à laquelle il avait droit aux Restos du Cœur. Logé dans une remorque en ruine, et astreint aux tâches ménagères, il a fini par réussir à prendre la fuite.
Louis Moulin
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