Il n y a qu’un seul match à retenir de ce week-end de tournoi des 6 nations, et c’est celui entre le Pays de Galles et la France, qui s’est soldé par une victoire (23-27) pour un XV de France qui décidément, surprend tous les observateurs et semble avoir trouvé son rythme de croisière pour les prochaines années.
Dans les autres rencontres, on a assisté à des matchs d’un faible niveau, avec la victoire de l’Ecosse contre l’Italie (0-17) et de l’Angleterre contre le fantôme de l’Irlande (24-12).
Le XV de France en route vers le Grand Chelem ?
Il reste deux rencontres (en Ecosse et face à l’Irlande) pour remporter le Grand Chelem pour l’équipe de France (une côte à 8 avant le tournoi chez les principaux bookmakers). Et avec ce qu’on a vu au sein de cette équipe mais surtout chez ses adversaires, dans le dur, c’est sans doute ce qui va arriver.
Le XV de France, que nous avons allègrement moqué et critiqué ces dernières années, est métamorphosé. Enfin, les coachs ont trouvé une alchimie, avec cette équipe portée par les Dupont, les Bouthier, les N’Tamack, les Ollivon, les Marchand…Le banc mériterait d’être retouché un peu, mais tout de même…s’imposer à Cardiff, ce n’est pas donné à tout le monde, et ça restera donc dans l’histoire, au terme d’un match où les deux équipes ont fait preuve d’une combativité à toute épreuve. Du grand rugby.
La triste mine des autres nations
Malheureusement, hormis ce match, on a assisté à deux rencontres à vous donner envie d’intégrer la Géorgie et l’Espagne dans le tournoi…L’Italie a encore échoué, à domicile, et pire encore n’a pas marqué le moindre point. La faute à une attaque stérile, sans aucune créativité face à des Ecossais opportunistes mais très limités eux aussi. Une purge de rugby, tout comme Angleterre-Irlande. Un match qui donne envie d’aller au Casino plutôt que de le regarder…
On se demande d’ailleurs comment cette équipe d’Angleterre a pu parvenir en finale de la Coupe du monde il y a quelques mois. Car si l’Irlande a perdu, c’est surtout à cause d’elle-même et de l’écueil des Sexton, Murray, O’Mahony dont on se demande si il n’est pas temps qu’ils passent la main, avant que l’Irlande ne traverse quelques années compliquées le temps d’installer la relève des Larmour, Cronin, Ringrose, Conney…
Aucune créativité, un jeu stéréotype se heurtant sans arrêt à la violence de la défense anglaise (on ne devrait pas tarder à assister à un décès en direct lors d’un match de rugby tant les chocs sont de plus en plus violents à ce niveau), et au final, une défaite (24-12) qui prive sans doute l’Irlande d’un titre, à moins d’aller battre la France prochainement, ce dont on doute quand on voit la dynamique des deux équipes.
Car derrière ce sport, il y a une dynamique psychologique. L’Irlande, superbe il y a deux ans, a été rôdée trop tôt et imbattable trop tôt (à l’époque où elle battait les Blacks), ce qui a amené son échec en Coupe du Monde. L’Angleterre semble en fin de cycle (les joueurs ont tout donné pour aller en finale de la Coupe du monde et peinent à se remotiver). Le Pays de Galles a remporté le tournoi l’an dernier, et n’assume pas totalement son statut, il est vrai handicapé de nombreux blessés. L’Ecosse n’y arrive jamais malgré des générations dorées qui se succèdent mais faute d’un banc conséquent et d’un réservoir de joueurs important. L’Italie n’y arrive pas, tout simplement. La France elle, a vécu son chemin de croix ces dernières années, mais bénéficie de l’arrivée d’une nouvelle génération qui va régner sur le rugby mondial pour les 5-10 prochaines années, c’est quasi certain.
Dernière ligne droite pour le tournoi des 6 nations, les week-end du 8 et du 14 mars.