100 millions d’euros vont être accordés par l’État à 80 « cités éducatives » françaises d’ici à 2022. L’idée étant d’encourager la réussite scolaire dans les banlieues dites « défavorisées »…
100 millions d’euros déversés dans les banlieues
Si le plan Borloo pour les banlieues en 2018 avec son enveloppe suggérée de 48 milliards d’euros n’a pas connu le destin souhaité par son instigateur, certaines mesures phares ont toutefois reçu l’adhésion du gouvernement. Ce dernier a ainsi indiqué le 20 février, dans un communiqué commun des ministres de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et de la Cohésion des Territoires Julien Denormandie, qu’une somme de 100 millions d’euros va être attribuée à ce qu’il nomme les « cités éducatives » d’ici à 2022.
Quelle finalité derrière cet énième terme aux accents de novlangue ? Il s’agit de tenter d’améliorer la réussite scolaire dans les quartiers défavorisés. Une volonté qui a des airs de déjà vu, notamment pour les contribuables français. En septembre 2019, une liste de 80 quartiers avait été dévoilée :
« Des lieux de réussite républicaine »
Ce sont donc près de 30 millions d’euros par an que les quartiers en question vont se partager au cours des trois années à venir tandis qu’un « fonds d’amorçage » de 8 millions d’euros a été mis en place en 2019. L’objectif de ces « cités éducatives » est d’« intensifier les prises en charges éducatives des enfants à partir de trois ans et des jeunes jusqu’à 25 ans, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire ». Et ce, « pour faire de ces territoires des lieux de réussite républicaine » avec un programme qui est « le plus ambitieux en matière de politique de la ville depuis le lancement des programmes de rénovation urbaine en 2003 et 2014 », précise le communiqué.
De son côté, Jean-Michel Blanquer justifie ces nouveaux millions d’euros déversés dans les banlieues françaises par les mêmes arguments républicains usés : « C’est par l’école qu’il est possible de lutter à la racine contre les déterminismes et les assignations, c’est par l’école qu’on élève le niveau général et qu’on œuvre à la justice sociale. Les Cités éducatives, dont le cœur est le collège du quartier, vont permettre de fédérer tous les acteurs et d’offrir aux enfants une éducation de qualité sur le temps scolaire, périscolaire et extrascolaire ».
Cette somme doit ainsi permettre d’ ouvrir « le champ des possibles aux enfants et aux jeunes » tandis que ces « cités éducatives » bénéficient d’un label d’excellence de « territoire à haute qualité éducative ». Les élèves de la ruralité où des écoles ferment et où les moyens manquent n’auront donc, quant à eux, pas la chance d’obtenir pareil label. Un sens de la « justice sociale » assez particulier…
AK
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Amelie Tsaag Valren)
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