Le Royaume-Uni ferme la porte à l’immigration de masse. Désormais, pour obtenir un visa de travail, il faudra parler anglais et être qualifié.
Mesure phare de l’après Brexit, cette décision imposera aux nouveaux arrivants au Royaume-Uni de présenter des compétences spécifiques : parler anglais et avoir déjà une proposition d’emploi avec un salaire minimum annuel de 25 600 livres (30 820 euros), excluant ainsi les travailleurs peu qualifiés ou peu rémunérés. Ces mesures ne concernent pas les quelque 3,2 millions de ressortissants de l’UE qui auront demandé à résider en Grande-Bretagne avant la fin de la transition.
Le plan impose à chaque travailleur étranger d’accumuler 70 points pour pouvoir obtenir un permis de travail. Il octroie un maximum de 20 points aux candidats qui gagnent au moins 30 820 euros par an et aucun point à ceux qui obtiendront le minimum requis de 24 600 euros. Vingt points iront à ceux qui feront preuve de « compétences appropriées » et vingt de plus à ceux qui parlent l’anglais à un « niveau requis ».
Toutefois, signe d’un paradoxe typiquement britannique, ce plan sur l’immigration met sur le même plan les citoyens européens et non-européens. Un Français ou un Polonais seront donc traités de la même façon qu’un Pakistanais ou un Ethiopien…pas forcément logique dans un espace civilisationnel commun…
La ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel, a qualifié ces réformes de « fermes et justes », déclarant qu’elles faciliteraient l’obtention de visas pour les travailleurs hautement qualifiés. « Notre économie ne doit plus dépendre d’une main-d’œuvre bon marché en provenance d’Europe, mais se concentrer plutôt sur l’investissement dans la technologie et l’automatisation », a-t-elle déclaré dans le document détaillant les mesures, demandant aux employeurs de « s’adapter ».
Parallèlement à cette décision, qui ne pourra plus être contrainte par un traité liant le Royaume-Uni à Bruxelles, le salaire minimum pour les employés de plus de 25 ans va augmenter de 6,2% au 1er avril pour passer à 8,72 livres de l’heure. Avec une valeur en euro de 10,24, cela signifie que le salaire minimum horaire sera plus important au Royaume-Uni qu’en France (10,15 euros brut).
Une décision qui contraste avec le laxisme généralisé sur la question de l’immigration au sein de l’Union Européenne. Toutefois, malgré ce frein annoncé de l’immigration, la proportion d’immigrés extra-européens déjà présents et installés au Royaume-Uni, et possédant une nationalité britannique, est déjà suffisamment importante pour faire que dans certaines villes, les Blancs soient bientôt une minorité (comme c’est déjà le cas dans certains quartiers, à Londres notamment).
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