L’association Kevre Breizh entend peser dans la campagne des prochaines élections municipales afin d’assurer la promotion de la langue bretonne. Elle vient de faire part de six engagements proposés aux candidats.
La langue bretonne dans la campagne électorale
Quelle place pour le breton lors des élections municipales ? La question est posée et l’association Kevre Breizh a déjà des réponses à suggérer aux futurs maires. Elle vient ainsi de faire parvenir aux candidats un questionnaire destiné à savoir quelles politiques concernant la langue et la culture bretonnes ils comptent mettre en œuvre durant leur potentiel prochain mandat. Toutefois, ce n’est pas le premier scrutin où Kevre Breizh s’intéresse aux projets des uns et des autres et, si les réponses ne manquent généralement pas de lui parvenir, c’est surtout la concrétisation par des actes qui fait défaut par la suite.
En plus d’interroger les candidats sur leurs ambitions en matière de promotion du breton, Kevre Breizh leur demande de clairement se positionner sur six engagements concrets. Parmi ceux-ci, l’association les incite à mettre en place une politique linguistique volontaire avec une commission dédiée à ce sujet au niveau municipal. Laquelle serait dotée d’un budget nécessaire. Par ailleurs, un adjoint référent « langue et culture bretonnes » devra aussi être nommé au sein de l’équipe municipale.
La question de l’enseignement est également sur la table puisque Kevre Breizh souhaite voir les municipalités soutenir le développement des filières bilingues immersives et à parité ainsi que les structures de formation au breton pour adultes.
« Ya d’ar brezhoneg », une charte pour le breton
Autre point d’engagement, les futurs maires et leurs équipes sont invités à créer des crèches et des centres de loisirs bilingues afin de permettre aux plus petits de pratiquer eux aussi le breton. Et plus généralement, de développer la pratique lors des activités de loisirs, sportives et culturelles.
Souvent source de polémique, la signalétique bilingue doit, selon Kevre Breizh, enfin occuper la place qui lui revient. En généralisant notamment le bilinguisme à parité pour toute la signalétique des communes. Ainsi qu’à travers les outils de communication des municipalités. Des domaines où certaines mairies paraissent encore frileuses.
Même sujet sensible concernant le respect de la toponymie en langue bretonne par les mairies demandé par Kevre Breizh, notamment lors de la création de nouvelles voies. Dans ce registre, le cas de Telgruc-sur-Mer, qui avait suscité l’indignation en Bretagne, avait donné lieu à un important rassemblement le 14 septembre 2019. Cet appel au respect et à l’usage de la langue bretonne faisait suite à la décision par le conseil municipal de la commune de baptiser trente nouvelles rues avec des noms en français totalement hors-sol et n’ayant plus rien à voir avec les noms bretons des lieux concernés.
En outre, Kevre Breizh ne manque pas de rappeler aux candidats de se prononcer sur leur future signature (ou non) de la charte « Ya d’ar brezhoneg » [NDLR : « Oui au breton »] en cas d’élection. Une charte déjà adoptée par 213 communes et 14 EPCI (établissement public de coopération intercommunale) à travers les cinq départements bretons et initiée par l’Office Public pour la promotion de la langue bretonne afin de promouvoir et développer l’usage de la langue bretonne dans la vie quotidienne.
Enfin, si nous avions souligné par le passé les prises de position clairement pro-immigration de certains responsables de Kevre Breizh lorsque l’association avait appelé, en 2016, au rassemblement « pour l’accueil des réfugiés et contre le Front national et les discours de rejet de l’autre et de haine », force est de reconnaître que les entités politiques et autres associations plus critiques sur cette question migratoire se font très discrètes concernant la défense du breton.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine