Les dessous de l’aide sociale à l’Enfance (ASE), mis en cause récemment par Marianne suite à des placements abusifs en série, sont encore pire que prévus. Un des cinq inspecteurs de l’Aide sociale à l’enfance du Morbihan, actif dans la région de Lorient, s’avère être un prédateur sexuel récidiviste. Mis en cause pour viol sur mineur, il vient d’être incarcéré pour violences et viol envers sa compagne.
L’ex-inspecteur a été en effet mis en examen pour une dizaine de rapports sexuels non consentis avec une mineure et d’autres comportements inappropriés avec des jeunes majeures suivies par l’ASE. Révoqué de l’ASE fin 2018, il a été à nouveau placé en détention fin janvier 2020 et mis en examen pour violence sur conjoint et viol.
Ancien gendarme, âgé de 46 ans, il avait du quitter la gendarmerie après avoir été condamné à deux mois de prison avec sursis en plaider-coupable suite à des violences volontaires sur un évadé dont l’interpellation avait été musclée, en 2014. Alors qu’il était maîtrisé au sol, il lui a donné un violent coup de pied à la tête. La peine n’a pas été inscrite à la rubrique B2 de son casier, ce qui lui a permis de se recaser à l’ASE.
Cependant, il est interpellé le 18 juin 2018 après un signalement du directeur enfance et famille au procureur de la République de Lorient en mars 2018. Il lui est reproché une dizaine de rapports sexuels avec une mineure dont il avait la délégation parentale ainsi que des gestes inappropriés avec des jeunes majeures suivies par l’ASE, de 18 à 21 ans, qui dépendaient de lui pour l’obtention d’un contrat jeune majeur – ce qui permettait le déblocage d’une aide financière, voire d’un logement.
Il est aussi poursivi pour harcèlement sexuel de quatre autres mineures suivies par l’ASE et appels malveillants réitérés contre deux d’entre elles, d’octobre 2017 à avril 2018. Les faits de viols dateraient, eux, de 2017.
Mis en examen le 20 juin 2018, il a été placé sous mandat de dépôt le 7 septembre 2019 pour non-respect de ses obligations liées au contrôle judiciaire – il est notamment entré en contact avec plusieurs de ses victimes, ce qui lui était formellement interdit. Suspendu de ses fonctions dès avril 2018, il a été révoqué fin 2019, après sa libération – il n’a passé que trois semaines en détention provisoire.
Le département du Morbihan – dont dépend l’ASE – s’est constitué partie civile et a affirmé qu’il assurera les frais de défense des victimes même après leur majorité.
Cependant, début 2020, sa compagne signale des violences à son encontre et un viol. Il est à nouveau mis en examen et placé en détention , à la maison d’arrêt de Nantes, pour ces faits, à partir du 28 janvier dernier. Les faits dénoncés par sa compagne dateraient du dernier week-end de janvier.
Louis Moulin
Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine