On connaissait les coups de feu à Rennes. Il faudra désormais compter avec les fusillades. Si bien que les policiers municipaux ont la trouille.
À Rennes, on connaissait les coups de feu, mais pas encore les fusillades organisées ; c’est désormais chose faite. Rennes rattrape Nantes. La compétition est ouverte entre les deux métropoles en matière d’affrontements entre bandes armées. Samedi 8 février, dans le quartier de Villejean, deux hommes circulant à scooter ouvrent le feu sur une voiture dans laquelle se trouvent plusieurs personnes. Bilan : une trentaine de douilles de 9mm trouvées sur place, une voiture criblée de balles et deux personnes blessées, dont une grièvement.
Sur fond de trafic de drogue
Bien entendu, le quartier de Villejean est connu pour ses trafics de drogue. « L’hypothèse d’un règlement de compte, sur fond de trafic de stupéfiants, est privilégiée. », croit savoir le procureur de la République (Ouest-France, lundi 10 février 2020). « Ceux qui ont fait ça sont venus pour tuer. La violence est montée d’un cran », assure un policier de terrain (Ouest-France, mardi 11 février 2020).
Du côté de l’hôtel de ville, silence radio. Ce genre d’évènement n’a pas l’air de tracasser le maire, Nathalie Appéré (PS). Car sa religion est faite : Rennes est une « ville de bienveillance, des possibles et de la cohésion » (Ouest-France, Rennes, jeudi 27 juin 2019). Elle peut même considérer que ces petites bavures vont dans le « sens de l’histoire » et ne peuvent pas déranger quelqu’un qui déclare : « Je suis progressiste » (Le Télégramme, samedi 6 octobre 2018).
Les policiers municipaux ont peur
Le hasard veut que dans la même pas d’Ouest-France cohabitent deux articles. Le premier consacré à la fusillade de Villejean et un second annonçant un mouvement de grève dans la police municipale. En effet le syndicat Force ouvrière police municipale réclame « des moyens de défense et de riposte supplémentaires (pistolet à impulsion électrique et arme de poing) » pour les agents. « Une demande à laquelle s’est toujours opposée Nathalie Appéré, la maire. Il y a quelques mois, Johan Theuret, directeur général adjoint des services de la Ville, expliquait à Ouest-France que « la police municipale effectue un travail de prévention. Des missions qui ne justifient pas un armement supplémentaire ». De son côté FO insiste : « Les policiers municipaux estiment ne plus être en mesure d’assurer leur mission en toute sécurité et ne plus pouvoir protéger efficacement les Rennais.» (Ouest-France, Rennes, mardi 11 février 2020. On comprend tout de suite que les policiers municipaux ont peur. En pleine campagne électorale, voilà un télescopage gênant pour Nathalie Appéré.
Bernard Morvan
Photo d’illustration : DR
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2 réponses à “Rennes : les fusillades n’ont pas l’air d’émouvoir Nathalie Appéré”
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