En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orbán a mis en garde contre la pression migratoire croissante à la frontière sud du pays. Et n’a pas hésité à parler d’une « invasion organisée ».
La Hongrie face aux migrants
La question de l’immigration extra-européenne préoccupe en Hongrie, comme l’a rappelé Viktor Orbán, en déplacement le 13 février près de la ville de Röszke afin de visiter un poste frontière hongro-serbe avec son homologue slovaque Peter Pellegrini. Le Premier ministre hongrois a déclaré que les autorités s’attendaient à un afflux supplémentaire de migrants aux frontières du pays avec l’arrivée du printemps.
Sur le profil de ces migrants, Viktor Orbán n’a pas fait de mystères en indiquant aux journalistes présents que les descriptions de la situation à la frontière hongroise dans les médias internationaux étaient inexactes. Selon lui, 95 % des migrants arrivant à la frontière sont des « hommes en âge de servir dans l’armée ».
Viktor Orbán et « l’invasion organisée »
Par ailleurs, le Premier ministre hongrois n’a pas ciblé que les migrants dans ces critiques, en déclarant : « Il est interdit de le dire en Europe, mais il s’agit d’une invasion organisée ». À ce sujet, Viktor Orbán a annoncé que les services secrets hongrois surveillaient la situation et avaient une vision claire de « la manière dont les mouvements des migrants sont organisés ». Des mouvements qu’il estime « soutenus par des organisations se réclamant du statut d’ONG opérant de la même manière que les groupes de trafiquants d’êtres humains. » Des organisations qui, toujours selon Viktor Orbán, « disposent de ressources financières importantes et de capacités logistiques considérables ».
Le Premier ministre a aussi ajouté que la frontière hongroise n’était pas fermée, arguant que si quelqu’un voulait entrer sur le territoire hongrois, il était libre de suivre la procédure appropriée. Il a précisé que ceux qui optent pour cette méthode doivent attendre dans la zone de transit la fin de la procédure légale. De plus, il a fait état de groupes de migrants ayant récemment tenté de franchir la clôture de la frontière, obligeant les garde-frontières à tirer des coups de feu d’avertissement.
100 000 migrants en route vers l’Europe ?
Comme nous le soulignions récemment, la pression migratoire a redoublé d’intensité ces dernières semaines à la frontière hongro-serbe. Une tendance confirmée par Viktor Orbán lui-même, lequel a déclaré que plus de 5 000 migrants ont tenté d’entrer illégalement en Hongrie depuis le début de l’année 2020.
Mais ce ne serait que les prémices du phénomène d’une vaste ampleur selon ses dires. Il a en effet annoncé que quelques 100 000 migrants étaient actuellement en route vers l’Europe par la route des Balkans. Dans ces conditions, la collaboration et l’aide matérielle apportée par le gouvernement slovaque n’est donc pas superflue pour faire face à cette menace.
Malheureusement pour la Hongrie, les aides extérieures se font rares et il ne faut pas compter sur l’UE pour contribuer à sécuriser cette frontière extérieure de l’espace Schengen. Viktor Orbán a ainsi rappelé que Bruxelles ne donnera pas « un seul centime pour financer la clôture parce que nous sommes sur la mauvaise liste ». Et, puisque la Hongrie a été la première à construire une clôture à sa frontière, « nous sommes donc les premiers coupables ».
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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