Membre des amis du château de Ranrouët depuis 1972 et président de la société d’Histoire d’Herbignac depuis 32 ans, Pierre-Luc Philippe est aussi élu depuis deux mandats et est le nouvel homme fort pour tenter de faire basculer Herbignac à droite. Un objectif loin d’être impossible puisque la droite grignote, élection après élection. Interview.
Breizh Info : Pierre-Luc Philippe, pouvez-vous vous présenter ?
Pierre-Luc Philippe : Je suis natif d’Herbignac, élu depuis deux mandats, très engagé dans la vie associative depuis 14 ans, notamment dans le sport et au sein de la société historique depuis 1987, je suis aussi ancien vice-président de l’union des commerçants d’Herbignac, membre des amis du château de Ranrouët, trésorier et administrateur de la maison de retraite, président de l’association Romania Solidarité.
Breizh Info : Il y a-t-il de scrutin en scrutin une usure de la gauche en Herbignac ?
Pierre-Luc Philippe : J’observe une progression de nos scores depuis quatre mandats : 30% en 2001, 42% en 2008, 100 voix d’écart avec la gauche en 2014… il y a l’usure de la majorité actuelle.
Breizh Info : Il y a aussi des problématiques liées à la gestion de l’actuelle municipalité ?
Pierre-Luc Philippe : Quelques dossiers ont été très mal gérés comme le PLU, la destruction de la salle de l’Europe bien avant d’en construire une neuve [c’est aussi un monument du patrimoine qui disparaît : la salle était l’ancien atelier de réparation des locomotives du chemin de fer du Morbihan], qui ne sera pas prête avant deux à trois ans. Ce n’est pas l’idéal pour une commune de 7000 habitants. Sans oublier la fermeture de l’église de Pompas, sans rechercher les causes des désordres, la vente de la maison du Patrimoine etc.
Breizh Info : Revenons sur le dossier de l’église de Pompas…
Pierre-Luc Philippe : Une association de sauvegarde a été créée, pas mal de fonds récoltés, des études sérieuses sont à faire pour rechercher les causes des désordres, cela ne coûterait que 10.000 € à la commune. On est rentrés dans l’église en août 2019, les fissures bouchées ne se sont pas rouvertes. Cependant, pour nos concurrents du PS, l’église de Pompas n’est pas une priorité.
Breizh Info : Quels sont vos projets ?
Pierre-Luc Philippe : Couvrir le marché d’Herbignac, qui végète et est ouvert à tous les vents, sans empêcher le stationnement les jours où il n’y a pas de marché – on fera donc une halle ouverte. Faire une salle polyvalente aussi, mais plus ambitieuse : eux remplacent une salle de 300 places par une autre de 300, deux ans après. Il faudrait au moins 400 places, nous avons une centaine d’associations sur la commune.
Breizh Info : et pour la maison du patrimoine ?
Pierre-Luc Philippe : Eux ils veulent vendre. La cure est à la commune, elle date des XIIe, XIIIe, XVe et XVIIIe avec une chapelle (Notre-Dame la Blanche [XIIIe restaurée au XVIe et en 1779, avec un vitrail consacré aux disparus de la Première guerre mondiale] Nous on a un projet de centre culturel, où la chapelle pourrait être réutilisée pour faire des concerts.
Breizh Info : Souhaitez-vous dire quelque chose au sujet de la gestion financière de la commune ?
Pierre-Luc Philippe : On veut réduire le fonctionnement, trop important, renégocier les contrats et la gestion courante. Depuis deux mandats, le fonctionnement a été privilégié aux investissements. Il y a aussi le dossier des habitations et de l’école bâtie en zone inondable.
Breizh Info : Pouvez-vous en dire plus ?
Pierre-Luc Philippe : Il s’agit de l’école Marie-Pape Carpentier, et d’habitations proches, bâties en zone inondable et qui ont été inondées depuis deux fois [46 inondations dans une maison bâtie en 2003, de 2006 à 2018].
Breizh Info : Pourquoi avoir bâti une école les pieds dans l’eau ?
Pierre-Luc Philippe : La SELA [société d’équipement de Loire-Atlantique] avait programmé une ZAC. Initialement l’école devait être en haut, elle a été déplacée à la demande de la SELA qui voulait commercialiser les parcelles – la SELA a aussi imposé la destruction de la salle de l’Europe. On a encore voté 1.5 millions d’euros supplémentaires d’aide à la SELA, sans compter les prêts cautionnés, tout cela pour ne pas être maîtres dans notre propre commune. Si nous arrivons aux affaires, nous reprendrons la main sur les projets où intervient la SELA.
Breizh Info : En 2014, vous aviez la future députée Sandrine Josso sur votre liste. C’était le début de sa carrière politique. Cependant, l’on constate qu’elle a préféré se présenter à la Baule aux municipales, non sans péripéties. Qu’en pensez-vous ?
Pierre-Luc Philippe : Elle est radiée des listes électorales et n’habite plus la commune. Elle y a laissé un souvenir des plus lamentables. Mais je ne tirerai pas sur une ambulance.
Breizh Info : Dernière question, la désertification commerciale concerne nombre de communes, y compris en Loire-Atlantique, département pourtant en bonne santé économique générale. Que souhaitez-vous faire pour lutter contre ?
Pierre-Luc Philippe : Je veux privilégier le commerce de proximité pour que le bourg ne se désertifie pas, maintenir un minimum d’activité et ramener le marché des potiers de Ranrouët dans le centre-ville d’Herbignac.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
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