Alors qu’à Nantes la question de l’insécurité est au cœur de la campagne municipale – même Mme Rolland (PS), maire sortante, envisage d’augmenter les effectifs de la police municipale – on trouve encore des candidats pour qui cette question n’est pas du tout prioritaire. Bienvenue dans le monde des bisounours.
On en apprend des choses en allant faire son marché. Aux halles de Talensac, en ce dimanche matin venteux et pluvieux, la foule se presse pour faire ses emplettes. Campagne électorale oblige, les militants de différentes listes sont là pour distribuer des tracts expliquant leur programme. Instructif.
Les voitures brûlées ? « C’est une tradition »…
Premier arrêt avec un représentant de la liste – citoyenne ! – de Margot Medcour. « Reprenons Nantes », proclame le tract de la candidate, « pour que notre ville ne devienne pas un amas de béton, un parc d’attraction, un lieu d’exclusion, une métropole à un million ». Vaste programme, aurait dit le Général. Et l’insécurité dans tout ça ? Bonne question. On évoque les fusillades, les agressions sexuelles, les vols, le trafic de stups... « Oui, bien sûr, on y pense. On a même prévu une « maison d’accueil » place du Commerce pour que les gens puissent venir se plaindre et se sentir en sécurité… », nous confie le militant « de gauche », qui reconnaît volontiers que ça craint de plus en plus dans le centre-ville, mais pour qui manifestement l’insécurité ne semble pas être une question majeure. On évoque les voitures brûlées. Réponse rigolarde : « C’est une tradition » (sic). Du folklore, quoi…
Bien entendu pas question de police municipale renforcée, pas question de caméras de surveillance. Les caïds de banlieue peuvent dormir tranquille…
Étape suivante avec un militant EELV qui roule pour Julie Laernoes. « À Nantes, l’écologie, c’est Julie », proclame le tract. Et la sécurité dans tout ça ? Réponse dans le programme de Julie : « Une présence humaine pour une ville apaisée ». Explication : « Seule une présente humaine professionnelle peut répondre à cette préoccupation légitime des citoyen.ne.s. À l’État de rétablir les gardiens de la paix sur le terrain. À la Ville de multiplier les médiateurs, les éducateurs spécialisés, le retour des gardiens d’immeubles… ».
« On ne veut pas de cow-boys ! »
Donc pas question, là non plus, d’augmentation des effectifs de la police municipale, encore moins – horresco referens – d’armer ces policiers. « Répondre à la violence par la violence (sic) n’est pas une solution. », affirme notre interlocuteur, avant d’ajouter, péremptoire, « On ne veut pas de cow-boys ! ». Fermez le ban.
Selon un sondage Harris Interactive Epoka pour TF1, LCI et RTL, publié le 7 février, 45% des électeurs pourraient voter, pour les municipales dans les villes de plus de 10 000 habitants, pour les listes EELV. Le même sondage nous précise que la sécurité des personnes et des biens sera la principale motivation de 41% des personnes interrogées…
YLM
Illustration : DR
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